Alors qu’elle vient de découvrir l’image, ce regard aussi halluciné qu’ému que jette Katie Bouman à l’objectif fait inévitablement naître un sourire. Son expertise en algorithmes a fait d’elle une héroïne applaudie à travers le monde. Il a fallu attendre que retombe un peu la nouvelle de la première image d’un trou noir publiée le 10 avril pour que son nom fuse enfin dans la presse internationale, et pour cause : c’est bien elle qui a dirigé les opérations, confirme BBC News.
L’image du trou noir a été capturée par le télescope Event Horizon (EHT) avant d’être composée par l’algorithme dont Katie Bouman a dirigé le développement. Cet algorithme destiné à produire la première image d’un trou noir fait partie de sa vie depuis quelques temps déjà. Elle s’est attelée à sa création il y a trois ans quand elle était étudiante au Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Quelques heures après la publication de la photo, le nom de Katie Bouman a fait plusieurs fois le tour de la terre et est devenu une sensation internationale. Sur les réseaux sociaux, l’institut Smithsonian et le MIT n’étaient pas avares en compliments, la comparant déjà à l’informaticienne Margaret Hamilton, sans qui l’être humain n’aurait jamais mis les pieds sur la Lune.
Left: MIT computer scientist Katie Bouman w/stacks of hard drives of black hole image data.
Right: MIT computer scientist Margaret Hamilton w/the code she wrote that helped put a man on the moon.
(image credit @floragraham)#EHTblackhole #BlackHoleDay #BlackHole pic.twitter.com/Iv5PIc8IYd
— MIT CSAIL (@MIT_CSAIL) April 10, 2019
À ce jour, elle est professeure adjointe d’informatique et de sciences mathématiques à l’Institut de technologie de Californie. L’informaticienne de 29 ans aime également rappeler qu’elle est loin d’avoir travaillé seule pour obtenir cette image ; elle était entourée de toute une équipe de chercheurs·euses du laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle du MIT, du centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique et de l’observatoire MIT Haystack. Au total, plus de 200 scientifiques ont été mobilisé·e·s. « Personne parmi nous n’aurait pu le faire seul », a-t-elle expliqué à CNN. « Cela a été fait grâce à des tas de personnes différentes, venues d’horizons différents. »
Demain matin dans Ulyces, vous pourrez lire l’interview exclusive d’un des principaux scientifiques derrière ce grand projet.
Source : BBC News