Une intelligence artificielle peut désormais prédire une semaine à l’avance le lieu et la fréquence des crimes dans une ville avec 90 % de précision, relatait NewScientist le 30 juin. Les biais racistes qui s’attachent à son modèle posent cependant problème.
Des scientifiques de l’université de Chicago, menés par Ishanu Chattopadhyay, ont créé un modèle d’IA capable d’analyser les données historiques du crime à Chicago entre 2014 et la fin 2016, et d’en tirer des prédictions sur les niveaux de criminalité dans les semaines suivant cette période. Le modèle a anticipé l’occurrence de certains crimes dans la ville une semaine à l’avance avec une précision de 90 %. Des modèles similaires ont été testés dans 7 autres grandes villes américaines, avec les mêmes résultats.
Les années précédentes, la police de Chicago avait déjà testé un algorithme dont le but était d’établir une liste des personnes les plus susceptibles de se retrouver impliquées dans une fusillade, que ce soit en tant que victimes ou en tant que criminelles. Dans un premier temps, les détails de la liste et de l’algorithme avaient été gardés secrets, mais quand la liste a finalement été publiée, il s’est avéré que 56 % des hommes noirs entre 20 et 29 ans de la ville y figuraient.
Chattopadhyay admet que les données utilisées pour son nouveau modèle seront également biaisées, mais il affirme que des efforts ont été faits pour en réduire les effets et pour que l’IA n’identifie pas des suspects, mais seulement de potentiels lieux de crime. « On n’est pas dans Minority Report », explique-t-il. « Les ressources policières ne sont pas infinies, donc vous voulez les utiliser de manière optimale. Ce serait bien qu’on sache où les crimes vont se produire », conclut-il.
Source : NewScientist