Après 2,8 millions d’années d’existence, le genre humain va enfin cesser de sous-estimer le pouvoir des moules. Les sécrétions collantes qui leur permettent d’adhérer aux rochers avec une formidable ténacité sont récemment devenues l’objet d’étude des scientifiques. Dans une étude à paraître dans le numéro de juillet 2017 de la revue scientifique Biomaterials, des chercheurs sud-coréens de l’université des sciences et de la technologie de Pohang démontrent que la substance visqueuse sécrétée par la moule – utilisée dans les colles traditionnelles – peut aider à empêcher la formation de cicatrices suite à des coupures accidentelles ou des opérations chirurgicales. Les chercheurs ont donc inventé une glue spéciale pour résorber les coupures issue de la protéine adhésive de la moule, combinée à un peptide qui se lie au collagène. Ils l’ont utilisée sur des rats blessés et ont observé en parallèle d’autres rats devant guérir naturellement. Les effets de la décoction de moule étaient visibles en dix jours : les blessures étaient guéries à 99 % au 11e jour et recouvertes d’une minuscule cicatrice le 28e jour. Le traitement s’est avéré nettement plus long pour les autres rats. En bas, les blessures ayant reçue un traitement à base de moule ; en haut, les blessures n’ayant reçu aucun traitement particulier Crédits : Jeon EY, Choi B-H, Jung D, Hwang BH, Cha HJ. Pour la prochaine étape, les chercheurs prévoient de réitérer ces expériences sur la peau de cochon, qui possède des structures plus similaires à la nôtre. Mais pour l’heure, certains traitements peuvent minimiser les cicatrices (traitements au laser, peeling). En tous les cas, le liquide visqueux provenant de la moule apparaît bien prometteur. Source : Biomaterials