Crédits : Jones/Rex Shutterstock/Sipa Cela fait deux siècles qu’on sait, grâce au naturaliste français Georges Cuvier, que les extinctions massives sont le fruit de changements climatiques puissants et rapides, auxquels beaucoup d’espèces n’ont pas le temps de s’adapter. Selon le professeur de géophysique du MIT Daniel Rothman, rapporte Motherboard, les émissions de carbone liées aux énergies fossiles pourraient être à l’origine de la sixième catastrophe de ce type. D’après les calculs du scientifique, le siècle prochain sera l’aube d’un tel phénomène. Rothman est co-directeur du Centre Lorenz au Massachussett’s Institute of Technology. En étudiant dans l’histoire géologique 31 perturbations du cycle du carbone d’une part, et d’autre part les cinq extinctions massives connues par la Terre, il a constaté que quatre de ces cinq désastres étaient liés à un excès de carbone dans l’atmosphère. Il a ainsi pu établir le seuil critique de carbone susceptible de provoquer un changement climatique global. Le résultat est assez alarmant puisque ce seuil est supérieur de seulement dix gigatonnes à la quantité de carbone qui sera, selon le scénario le plus optimiste de l’Intergovernmental Panel on Climate Change, présente dans l’océan en 2100. Un avenir peu radieux nous guette donc selon Rothman, bien que cette date prédictive ne signifie pas pour autant que nous mourrons tous au 1er janvier 2100. Le processus peut en réalité durer des milliers d’années, mais le siècle prochain marquera pour lui « l’entrée du monde en territoire inconnu ». Toutes les grandes extinctions n’impliquent pas des perturbations du cycle du carbone, et d’autres événements climatiques peuvent bien sûr entrer ligne de compte, comme l’a écrit Rothman dans Science Advances, mais il est absolument nécessaire d’en tenir compte. « L’histoire du système terrestre est une histoire de changement. Certains changements sont graduels et bénins, mais d’autres, particulièrement quand ils sont associés à des extinctions massives catastrophiques, sont relativement brutaux et destructeurs. » Au cours de la Permien Trias, pire extinction massive jamais connue, il y 248 millions d’années, 96 % des espèces marines et 70 % des espèces terrestres présentes alors sur la planète avaient péri. Espérons qu’aller au travail à vélo suffira à éviter le pire. Source : Motherboard