Plus des trois quarts de notre génome serait constitué d’ « ADN poubelle », ou non codant, d’après une nouvelle étude parue le 11 juillet dernier. Son auteur, le biologiste évolutionniste Dan Graur, de l’université de Houston au Texas, pourrait ainsi avoir trouvé la réponse à une question que se posent les scientifiques depuis les années 1950 : quelle partie de notre génome nous constitue en tant qu’individu ? Réponse du biologiste : 10 à 15 % en moyenne, 25 % grand max. Le reste n’est que de la bouillie génétique sans importance. « Nous avons besoin de savoir quelle est la fraction fonctionnelle du génome humain pour concentrer la recherche biomédicale sur les parties de l’ADN qui peuvent être analysées pour prévenir et soigner les maladies », se défend Graur dans le journal de l’université de Houston. « Il n’y a pas besoin de séquencer tout ce qui bouge. Nous avons seulement besoin de séquencer les sections dont nous savons qu’elles sont fonctionnelles. » Le séquençage de l’ADN devrait permettre aux médecins férus de biotechnologie de détecter et soigner les maladies héréditaires. Depuis la fin des années 1970, une course au séquençage du génome humain s’était instaurée entre généticiens, qui s’est achevée en l’an 2000. Sauf que d’après Dan Graur, ce n’était pas très utile. La majeure partie du génome serait d’après lui composée de séquences nucléotidiques brouillonnes qui ne prennent pas part à l’encodage génétique qui se déroule dans notre corps. Jusqu’ici, les scientifiques s’entendaient pour dire que 100 % de notre ADN n’était pas fonctionnel, mais une étude de grande envergure menée en 2012 et baptisée Encyclopaedia of DNA Elements (ENCODE) concluait qu’environ 80 % du génome était codant. Mais déjà à l’époque, ces recherches étaient sujettes à controverse dans le monde scientifique, dont une partie était d’avis que la définition d’ADN fonctionnel de l’étude était trop vaste. Dan Graur en faisant partie. « Pour que 80 % du génome humain soit fonctionnel, tous les couples du monde devraient engendrer 15 enfants en moyenne, dont la totalité à l’exception de deux devraient mourir ou échouer à se reproduire », écrit-il dans son étude. C’est sur cette base qu’il estime que seul 10 à 25 % de l’ADN est fonctionnel. 75 % de l’ADN de Dan Graur ne vaut rien — Crédits : UH Source : University of Houston