Des astronomes de la NASA annoncent, dans une nouvelle étude parue dans l’Astronomical Journal, avoir détecté dans l’atmosphère de Titan, la plus grande lune de Saturne, une molécule jamais détectée ailleurs. Le cyclopropénylidène (C3H2) est une molécule rarissime qui n’existe sur Terre qu’en laboratoire. C’est la première fois qu’elle est détectée dans une atmosphère, révélait la NASA le 27 octobre.
Le cyclopropénylidène, que les chercheurs américains décrivent comme une « petite molécule très bizarre » composée de carbone et d’hydrogène, réagit très rapidement au contact d’autres molécules, se changeant alors en d’autres composés. Sa réactivité fait qu’on ne la rencontre pas dans l’atmosphère terrestre.
Selon les scientifiques, cette molécule C3H2 peut constituer un élément de base de molécules organiques plus complexes susceptibles d’engendrer la vie. « Nous considérons Titan comme un véritable laboratoire où nous pouvons observer une chimie similaire à celle de notre ancienne Terre, lorsque la vie commençait à s’y développer », explique l’astrobiologiste Melissa Trainer, du Centre de vol spatial Goddard de la NASA.
Il est probable que la finesse de l’atmosphère de Titan contribue à la survie de la molécule, mais la raison pour laquelle elle apparaît sur Titan et nulle part ailleurs à notre connaissance est pour l’heure un mystère. « Titan est unique dans notre système solaire. C’est un trésor à nouvelles molécules », a déclaré Conor Nixon, également astrobiologiste de la NASA.
Car plus une molécule est petite, plus elle est susceptible de se transformer. Or, C3H2 est la plus petite molécule connue. La question est ainsi de savoir si ces transformations pourraient aboutir à la vie.
« Il nous faut savoir quels composés de l’atmosphère de Titan retombent à sa surface, puis si cette matière parvient à la croûte glaciaire qui la recouvre pour atteindre son océan, là où nous pensons que la vie pourrait se développer », ajoute la géologue Rosaly Lopes, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA.
Source : NASA