Crédits : Spaceworks Si la colonisation de la planète Mars devenait une réalité, le voyage prendrait entre 150 et 300 jours. Soit cinq et dix mois. Seuls des vaisseaux capables d’atteindre une vitesse supraluminique (supérieure à la vitesse de la lumière) permettraient de réduire cette durée. À défaut de pouvoir donner vie à ces véhicules révolutionnaires, la société Spaceworks, basée à Atlanta aux États-Unis, s’est lancée dans le développement de capsules d’hibernation, destinées aux passagers en partance pour d’autres planètes. Spaceworks mène ce projet en collaboration avec la NASA, avec comme objectif de lancer les premiers voyages vers Mars d’ici à 2030. « Je suis un grand fan de science-fiction, et il s’agissait un peu de faire de la SF une réalité. Mais avant tout, je suis un ingénieur spatial travaillant sur des missions habitées vers Mars et d’autres destinations de notre système solaire. Et dans cette perspective, l’état d’inertie des membres d’équipage est une nécessité », a déclaré John A. Bradford, le directeur de Spaceworks, lors d’une interview accordée à un média américain spécialisé. Les éléments qui vont permettre de développer ces technologies sont déjà disponibles. La société pense pouvoir procéder aux premiers tests sur des animaux d’ici 2018. Certains éléments servent à plonger le passager dans une phase d’inertie et à l’en sortir. D’autres permettent de le nourrir, de maintenir ses fonctions vitales et de surveiller sa condition physique. Spaceworks préfère parler d’ « hypothermie thérapeutique » plutôt que d’inertie, car l’hypothermie est déjà un procédé utilisé dans le domaine médical pour les opérations du cœur et du cerveau, ou après de graves traumatismes. Après avoir lentement été refroidi à environ 32°C, le corps humain peut rester jusqu’à deux semaines dans cette phase. Ce phénomène est comparable à celui des corps des victimes d’avalanche, coincés dans le froid durant des jours entiers et qui sont ensuite lentement ramenés à une température normale. Pour aller sur Mars, Spaceworks n’imagine pas une longue phase d’inertie ininterrompue, mais plutôt une succession de courtes périodes d’inertie et de pleine capacité. John A. Bradford a ainsi expliqué que les équipements utilisés dans les hôpitaux pouvaient être améliorés et adaptés au transport spatial. Mais leur poids et leur taille posent problème. De plus, le personnel qui les manipule devra être remplacé par des robots. Et oui, logique. Les expérimentations devraient permettre de répondre à la principale question d’ordre médical : le corps humain peut-il vraiment survivre à de si longues périodes d’inactivité ? Source : Popular Science