Dans le contexte de la crise mondiale de la biodiversité, de nombreux animaux se retrouvent en danger d’extinction. Et s’il est possible d’essayer de sauver les espèces connues, de nombreuses autres pourraient disparaître avant même que nous ayons connaissance de leur existence. C’est pour remédier à ce problème que des chercheurs de l’université de Yale ont publié une nouvelle « carte de la vie », situant les endroits où ces espèces inconnues pourraient se trouver, rapportait Yale News le 22 mars.
À travers celle-ci, les scientifiques ont cartographié tous les endroits sur Terre où des espèces non découvertes sont les plus susceptibles de vivre aujourd’hui. Mario Moura et Walter Jetz, des chercheurs en écologie, ont donc créé un modèle afin de déterminer l’emplacement probable d’espèces inconnues de vertébrés terrestres. Pour obtenir cette carte, ils se sont basés sur des facteurs biologiques, environnementaux et sociologiques associés aux plus de 32 000 vertébrés terrestres déjà connus des biologistes.
D’après leur étude, les amphibiens et les reptiles sont probablement les animaux inconnus les plus abondants aujourd’hui parmi cette branche. Pour les scientifiques, cette tentative pourrait être notre meilleure et unique chance de documenter, classer et éventuellement sauver ces animaux avant qu’ils ne soient définitivement condamnés à l’extinction.
« Des estimations prudentes suggèrent que seulement 13 à 18 % de toutes les espèces vivantes seraient connues à ce stade, bien que ce nombre pourrait même descendre à 1,5 % », expliquent les chercheurs de l’Université de Yale. « Sans inclusion dans la prise de décision en matière de conservation et dans les engagements internationaux, ces espèces [non découvertes] et leurs fonctions peuvent être perdues à jamais dans l’ignorance. »
Car même si nous accélérons nos recherches à l’avenir, il est possible que nous ne découvrions aucune de ces nouvelles créatures. En effet, de nombreux chercheurs estiment que la 6e extinction de masse est déjà en cours. Et nous ne serons pas en mesure d’aider ces animaux s’ils meurent avant que nous ne les trouvions. Cette situation ne se limite malheureusement pas aux vertébrés, mais menace aussi les espèces végétales, marines et invertébrées. Ce sont d’ailleurs les prochaines que les chercheurs essaieront de cartographier.
Source : YaleNews