Les scientifiques de l’université de Vienne en sont intiment convaincus : les archées, ces organismes unicellulaires, se développent mieux sur une météorite que sur de la roche terrestre. Dans une étude publiée le 2 décembre dernier par la revue scientifique Nature, iels expliquent avoir nourri une archée de métaux spatiaux. Celle-ci s’y est tellement bien développée qu’elle a laissé une trace sur la roche extraterrestre, rapporte Motherboard.
Même si l’environnement d’une météorite peut paraître hostile, les archées sont capables de s’y multiplier. Elles ressemblent morphologiquement à des bactéries mais sont des organismes procaryotes génétiquement différents, qui se complaisent dans des milieux terrestres inhospitaliers – acides et chauds – comme les sources volcaniques.
Les scientifiques ont cultivé une archée sur une météorite afin de voir comment elle réagirait. Leurs efforts ont été récompensés au-delà de ce qu’ils imaginaient. « Nos étudiants du laboratoire ont […] immédiatement remarqué que les cellules étaient très vives, elles dansaient sur la roche spatiale », explique Tetyana Milojevic, auteure principale de l’étude. Les scientifiques ont également réalisé que les archées doublaient leur population toutes les huit heures, contre 21,44 heures sur de la roche terrestre, grâce à la richesse en métaux de la météorite.
Enfin, iels ont noté que les archées, puisant pour survivre dans les éléments minéraux, laissent des traces indélébiles, des « empreintes microbiennes », sur leur passage. Cette expérience pourrait ainsi aider les scientifiques dans la recherche de traces d’une vie extraterrestre. « Si la vie est apparue sur une autre planète, des “empreintes microbiennes” similaires pourraient être toujours intactes sur des échantillons rocheux », s’enthousiasme Tetyana Milojevic.
Source : Motherboard