Crédits : Mark Thiessen/National Geographic Notre conception de l’histoire humaine est en passe d’être entièrement bouleversée. Le 9 mai dernier, le Washington Post a rapporté que de nouvelles recherches paléontologiques ont abouti à la trouvaille de nouveaux ossements de type Homo naledi – un cousin de l’Homme – en Afrique du Sud. Ces ossements dateraient de « seulement » 236 000 ans, c’est-à-dire durant la période où nos lointains ancêtres ont évolué. Les premiers os de l’Homo naledi ont été retrouvés il y a deux ans en Afrique du Sud. Mais jusqu’à présent, il était impossible de lui donner un âge. D’autant que les caractéristiques de l’Homo naledi sont trompeuses : alors qu’ils étaient dotés d’un petit cerveau de la taille de celui d’un gorille, ils avaient l’habitude sophistiquée d’enterrer leurs morts et d’utiliser des outils complexes, faisant d’eux des hominidés modernes. Les os ayant pu être datés redessinent en partie ce qu’on s’imaginait d’eux jusque là. « C’est une découverte scientifique qui rend humble. Cela nous rappelle que les fossiles peuvent nous cacher des choses. Nous ne pourrons jamais être certains que nos connaissances suffisent à raconter toute l’histoire », médite Lee Berger, paléontologue à l’université de Witwatersrand, à Johannesburg. D’après l’équipe du professeur Berger, ce nouveau squelette découvert permet une une avancée majeure, car il remet potentiellement en question tout l’arbre généalogique humain, démontrant qu’il serait plus complexe qu’on ne le croyait jusqu’ici. Il y a 236 000 ans, l’Homo naledi a pu vivre aux côtés du l’Homme de Neandertal. Le fait que plusieurs espèces vivaient en même temps dans la région (l’actuelle Afrique du Sud) suggère que des échanges ont pu avoir lieu entre elles. Ce qui amène l’équipe à s’interroger : « Qui sont les hominidés responsables des sites archéologiques découverts datant de cette époque ? Nous devons nous demander si ces différentes populations d’hominidés ont pu interagir ensemble et quel a été leur rôle dans nos origines. » Car peut-être y a-t-il en nous une part d’Homo naledi. Crédits : John Hawks/University of the Witwatersrand Source : Washington Post