Chargé de créer une exposition permanente pour le centre hospitalier universitaire de Londres, l’artiste et photographe Stuart Haygarth a réfléchi au problème de la « pollution plastique » pour son projet baptisé Strand. Pour créer ses œuvres, exposées au centre de cancérologie Macmillan, Haygarth voulait accomplir un voyage physique et mental, similaire à celui que vivent les malades du cancer. Une façon de lier les deux fléaux. Dans une interview pour Feature Shoot, il explique ce qui est à la source de sa création : « De tous temps, la mer a été considérée comme un territoire inexploré, inconnu et redouté. Le littoral est la zone frontière entre la terre et la mer. » Pendant plus d’un mois, l’artiste a parcouru la côte anglaise, soit près de 725 kilomètres, pour y ramasser tous les objets d’origine humaine qui passait sous sa main. De son aventure, il retire des anecdotes sur la pollution par le plastique du front de mer britannique : « Les objets les plus fréquents sont les bouteilles en plastique, mais elles n’ont aucun intérêt visuel pour moi. Curieusement, on trouve aussi énormément d’applicateurs de tampons et des briquets jetables. » Pour son processus de création, Haygarth a commencé par trier les objets trouvés par couleur. Certains lui ont servi à faire une série de photos, d’autres à créer une installation suspendue. Ses œuvres sont aujourd’hui exposées dans le hall d’accueil du centre. Strand peut représenter deux choses selon lui : soit le long calvaire vécu à la suite du diagnostic d’un cancer, soit l’immortalité de nos déchets plastiques dans l’océan. L’installation, suspendue au plafond, est là comme un rappel que la pollution et la maladie nous menacent toujours, comme une épée de Damoclès. Source : Feature Shoot La vie quotidienne des scientifiques dont le job est de prédire la fin de la civilisation.