Les dragons de Komodo, l’espèce de lézards la plus imposante du monde, étaient jusqu’à présent des animaux quasiment sacrés en Indonésie. Désormais, ils risquent d’être convoités pour leur sang. Des scientifiques viennent de découvrir que le sang des dragons de Komodo contient 48 peptides antimicrobiens, des protéines servant à tuer les bactéries. Ce fluide serait en effet capable d’éliminer les microbes responsables d’infections mortelles pour l’homme. « L’idée était d’examiner comment ces animaux évoluent dans un milieu hostile et propice aux attaques bactériennes », explique Barney Bishop, professeur à l’université George Mason de Virginie et directeur de l’étude publiée le 6 février dernier dans la revue scientifique Journal of Proteome Research. Les chercheurs de son équipe ont centré leur expérience sur les alligators, capables de lutter contre de graves plaies en nageant dans des eaux boueuses, et les dragons de Komodo, dont le venin redouté peut tuer d’autres animaux. Ce qui a attiré l’attention des scientifiques, c’est que l’animal en avale des quantités incroyables chaque jour sans aucune conséquence néfaste. Leurs observations ont révélé que ce liquide permettait en réalité de tuer les bactéries présentes dans le corps de l’animal. L’étude nous apprend donc que le sang des dragons de Komodo contient une très grande quantité de peptides antimicrobiens. Le nôtre en contient en petite quantité, mais ces protéines pourraient à terme servir à développer des traitements pouvant nous aider à lutter contre quelques-unes des plus virulentes infections auxquelles l’homme peut être confronté. Une étude réalisée en 2010 montrait déjà que la bouche du dragon de Komodo contenait 57 bactéries qui rendent les morsures de l’animal particulièrement redoutables. Le dragon de Komodo est malheureusement une espèce qui, dans l’enceinte d’un zoo, a de grandes difficultés à se reproduire. Ainsi, le professeur Bishop déconseille à quiconque de tenter de récolter du sang de cet animal. Il affirme que la finalité de ces recherches n’est pas d’utiliser le sang de cette espèce de reptiles, mais bien de tenter de reproduire les protéines qu’il contient afin d’en faire des antibiotiques. Sources : Journal of Proteome Research