Crédits : Simon Lock/Harvard University Ceci n’est ni un donut, ni une meule d’emmental, mais une théorie astronomique d’une importance majeure. Dans une étude parue le 22 mai dans une revue spécialisée de recherche géophysique, des scientifiques proposent l’idée d’un objet planétaire à la forme étrange, caché dans notre univers depuis tout ce temps. Objet qui pourrait avoir donné naissance à notre planète bleue telle que nous la connaissons. Baptisé « synestie », il se formerait lorsqu’un planétésimal en heurte un autre. Une explication inédite des origines de notre Terre. Les hypothèses classiques expliquent qu’elle se serait formée il y a 4,5 milliards d’années, lorsqu’un corps céleste de la taille de Mars est apparu dans le système solaire, en plein sur le chemin orbital d’une proto-planète qui serait finalement devenue notre chère planète. Les deux titans de roche seraient entrés en collision et l’explosion cataclysmique aurait envoyé des débris dans l’espace (débris qui auraient ensuite formé la Lune). Ce qu’il serait resté de la proto-planète et de l’énorme impacteur appelé Théia, c’est notre Terre. Les scientifiques Simon Lock (Harvard) et Sarah Stewart (UC Davis) ont enquêté sur l’exact moment où la Terre s’est formée. En modélisant ce qu’il se passe lorsqu’un très gros objet tournoyant percute un objet d’une masse similaire ou approchante, ils se sont aperçus que la violente collision était susceptible d’engendrer des synesties : d’étranges auréoles de roche vaporisée orbitant autour d’un corps en fusion. Ce nouvel objet n’aurait vécu que quelques centaines d’années et serait doté d’un volume plus important que les deux corps entrés en collision. Il n’y aurait ni liquide, ni solide à sa surface et enfin, la synestie serait beaucoup plus grosse qu’une planète, même entourée par des anneaux telle que Saturne. « En étudiant les statistiques de ces impacts puissants, nous avons découvert qu’ils pouvaient former une structure », explique Stewart. Les chercheurs pensent qu’après plusieurs siècles sous cette forme, la synestie perd énormément de chaleur et se condense une nouvelle fois de manière solide. Selon eux, la plupart des planètes existant aujourd’hui étaient à l’origine des synesties. Si cette théorie se confirme, elle pourrait expliquer bien des choses à propos de notre Terre, au même titre que la formation de la Lune. Source : Journal of Geophysical Research