Le plastique envahit les plages, les rivières et les fonds marins. Grâce à une étude américaine publiée lundi 17 août, on sait désormais qu’il s’insère jusque dans nos organes. C’est la première fois que ses traces ont été détectées dans les tissus humains, expliquait Forbes le lendemain.
Lors de la dernière réunion de l’American Chemical Society, le chercheur de l’université d’Arizona Charles Rolsky a présenté les résultats de ses travaux sur les microplatiques, ces fragments de plastique de moins de 5 mm dispersés dans la nature.
« Vous pouvez trouver du plastique qui contamine l’environnement dans presque tous les endroits du monde et, en quelques décennies, ce que nous considérions comme une ressource formidable est devenu une menace », explique Rolsky. « Nous avons des preuves que le plastique se fraye un chemin jusque dans nos corps, mais peu d’études se sont encore penchées dessus. »
Jusqu’à présent, les scientifiques savaient que le plastique passait par notre système digestif pour se retrouver dans nos selles. Ils en avaient aussi trouvé de nombreuses traces chez les poissons, les insectes ou les oiseaux, sans parler des biches ou des chiens susceptibles d’en ingérer.
Rolsky et ses collègues ont développé une nouvelle méthode pour repérer du plastique dans des tissus humains. Ils ont analysé 47 organes donnés à la sciences par 24 individus, comme les poumons, le foie, la rate ou les reins. Partout des microplastiques ont été retrouvés.
« Pour le moment, nous ne savons pas si ce plastique est juste une nuisance ou s’il représente un danger pour la santé humaine », reconnaît Rolsky. Pour son collègue Varun Kelkar, il y a de quoi s’inquiéter. « Nous ne voulons pas être alarmistes mais il est préoccupant de voir ces matériaux non-dégradables s’accumuler dans nos tissus alors que nous n’en connaissons pas les effets sur la santé. »
Dans une prochaine étude, les chercheurs vont justement chercher à évaluer les conséquences de ce microplastique au cœur de nos corps. Il y a peu de chances qu’ils reviennent avec une bonne nouvelle.
Source : Forbes