La gestion des déchets plastiques est un défi de grande ampleur à l’échelle mondiale. D’après une étude publiée en août 2018, 91 % des déchets plastiques ne sont pas recyclés et ont tôt fait de finir dans nos océans. Par conséquent, de plus en plus d’innovations tendent à limiter au maximum son utilisation, voire à la supprimer totalement. Avec cet objectif dans le viseur, des scientifiques ont révélé une nouvelle alternative : un plastique recyclable à l’infini. Ils ont publié leur étude le 22 avril dernier dans la revue scientifique Nature Chemistry.
Un plastique est généralement constitué d’un mélange de polymères et de produits chimiques, qui vont alors lui conférer des propriétés diverses – il pourra être coloré, plus souple ou plus solide. Le polymère est formé de longues chaînes moléculaires, qui sont elles-mêmes composées de briques élémentaires identiques : les monomères. Et les plastiques comprenant plus de produits chimiques sont plus difficiles à recycler. Mais ce plastique d’un nouveau genre proposé par des chercheurs du Laboratoire national Lawrence-Berkeley, en Californie, pourrait bien changer la donne.
Ils ont créé un plastique appelé poly(diketoenamine) – ou PDK – dont les liaisons moléculaires peuvent être dissoutes facilement en n’utilisant qu’un trempage de 12 heures dans un bain acide fort. « Avec les PDK, les liaisons immuables des plastiques conventionnels sont remplacées par des liaisons réversibles qui permettent au plastique d’être recyclé plus efficacement », explique le chimiste Brett Helms. Ils ont ainsi obtenu un plastique qui peut venir à bout de toutes les couleurs ou agents de renforcement pour être aisément reconverti.
Les scientifiques assurent que des recherches supplémentaires sont encore nécessaires pour tester les diverses applications du polymère. Personne ne sera près à passer à un plastique recyclable à 100 % s’il s’avère plus fragile et moins résistant.
Sources : Nature Chemistry/National Geographic