Des scientifiques américains ont inventé des organismes synthétiques appelés « xénobots », soit de minuscules robots faits de cellules. Ils ont été stupéfaits de constater que ces organismes synthétiques en forme de Pac-Man sont capables de se reproduire en poussant des cellules détachées les unes contre les autres, rapporte Business Insider ce 30 novembre. C’est la première fois qu’une telle forme de reproduction est observée chez des organismes multicellulaires créés en laboratoire.
Les chercheurs à l’origine des premiers robots vivants ont trouvé le moyen de les faire se reproduire. Créés dans un labo de l’université du Vermont, aux États-Unis, les « xénobots » sont des organismes multicellulaires qui ressemblent un peu à Pac-Man. Ils ont été développés à partir de cellules prélevées sur l’embryon d’une grenouille Xénope lisse. Et les conditions favorables du laboratoire ont permis aux cellules de former de petits organismes capables de s’auto-assembler, de se déplacer en groupe et de détecter leur environnement. Aujourd’hui, les xénobots ont montré une nouvelle faculté encore plus intéressante : ils peuvent s’auto-répliquer. Cette capacité naturelle des xénobots pourrait leur permettre de devenir des très bons candidats en tant que cellules de la peau. Il est rare qu’un organisme se multiplie sans aucune modification de son corps.
En effet, lorsqu’elles sont rassemblées en amas, les cellules forment des sphères de 3 000 cellules en cinq jours. Chaque amas mesure un demi-millimètre de large rempli de minuscules structures agissant comme des rames. Ces « rames flexibles » poussent les xénobots vers l’avant afin de former d’autres amas de cellules. Les piles de cellules qui en résultent forment progressivement de nouveaux xénobots. Par exemple, un groupe de 12 xénobots placés dans un plat avec 60 000 cellules individuelles ont pu former plusieurs nouvelles générations de petits Pac-Man. « Un parent [xénobot] peut commencer une pile et ensuite, par chance, un deuxième parent peut pousser plus de cellules dans cette pile, et ainsi de suite, générant l’enfant », explique Josh Bongard, chercheur de l’université du Vermont à l’origine de ces travaux.
C’est la première fois que des organismes multicellulaires synthétiques sont capables de se reproduire sans modification de la croissance du corps de leurs organismes. « Ces travaux montrent que la vie peut s’auto-répliquer d’une manière inconnue jusqu’alors », indique Josh Bongard. L’utilisation des « xénobots » pourrait permettre aux chercheurs d’étudier la reproduction des premiers organismes présents sur Terre.
Source : Business Insider