En République Démocratique du Congo et au Rwanda, des gorilles ont été observés autour des corps de singes venant de mourir. L’étude, publiée le 4 avril, montre que les gorilles font preuve de comportements qui pourraient s’apparenter à un processus de deuil, tel qu’il existe chez les humains. Les primates toilettent, reniflent et touchent les morts, parfois pendant plusieurs heures.
« Les humains étaient autrefois considérés uniques du fait de leur conscience de la mort, mais un nombre croissant d’observations sur les réactions des animaux face à des êtres mourants ou morts suggèrent le contraire », expliquent les chercheurs dans leur étude. Les gorilles auraient ainsi leurs propres formes de funérailles, comme le souligne le rapport, qui s’est concentré sur la mort d’un mâle dominant de 35 ans nommé Titus, et celle d’une femelle dominante âgée de 38 ans, baptisée Tuck. Le troisième cas était plus particulier, puisqu’il s’agissait du corps d’un gorille à dos argenté, découvert par les membres d’un groupe social différent, n’ayant eu aucune relation avec lui.
Dans les trois cas, les gorilles se sont réunis, assis à côté du cadavre, se reposant près du corps, ou le touchant. Certains gorilles se sont également frappés la poitrine, ont écrasé des plantes violemment, ou encore donné des coups de pied au cadavre. Pour Tuck et Titus, qui faisaient donc partie d’une communauté, les scientifiques ont noté que les individus qui entretenaient une relation sociale étroite avec eux passaient plus de temps auprès de leur corps, restant parfois deux jours auprès d’eux. « Le plus surprenant était sans aucun doute la similitude des réactions comportementales à l’égard des corps des membres du groupe et de celui d’un membre inconnu », souligne la biologiste Amy Porter.
« Chez les gorilles, les interactions entre les groupes, ou avec un individu isolé, aboutissent généralement à l’évitement ou à l’agression, avec ou sans contact physique. Dans les trois cas, presque tous les membres du groupe se sont assis tranquillement autour du cadavre, et de nombreux animaux ont reniflé, léché et soigné les corps », observe-t-elle. « Je suis certaine que les gorilles ressentent des émotions bien plus complexes que celles que nous leur attribuons habituellement », conclut la chercheuse.
Source : Peer J