Pour Epic Games, 2018 a été une année faste et a porté la valeur de l’entreprise à 15 milliards de dollars. Il faut dire que son bébé Fortnite est devenu le jeu vidéo le plus populaire au monde et que son succès planétaire offre un bénéfice de 3 milliards de dollars à l’entreprise pour cette année écoulée, selon TechCrunch. Des voix dissonantes s’élèvent toutefois, pointant l’addiction qu’entraîne Fortnite auprès des jeunes joueurs, comme le rapportait Bloomberg le 27 novembre dernier.
Dans une interview accordée à Bloomberg, l’Américaine Debbie Vitany présente le cas de son fils de 17 ans, Carson, et explique la bataille qu’elle mène contre le jeu et pour le bien-être de son fils. L’adolescent passerait 12 heures par jour à jouer à Fortnite et ses profs se plaignent de ses notes en chute libre et de ses siestes en plein cours. « Nous avions fait quelques progrès pour le convaincre de réduire ses heures de jeu et de mieux dormir, mais il a retrouvé ses anciennes habitudes », explique Debbie Vitany. « Je n’ai jamais vu un jeu qui contrôle ainsi l’esprit des enfants », juge la maman – qui permet visiblement à son fils de passer 12 heures devant un écran d’ordinateur.
D’autres parents américains plus inquiets encore ont même envoyé leurs enfants en cure de désintoxication. La spécialiste du comportement Lorrine Marer travaille régulièrement avec les enfants dépendant aux jeux vidéo. Elle explique que Fortnite « est comme l’héroïne ; une fois que vous êtes accro, il est difficile de décrocher ».
Selon Michael Jacobus, qui travaille dans des centres de désintoxication à Santa Barbara en Californie et à Asheville en Caroline du Nord, durant l’été 2018, environ 60 % des 120 enfants qu’il a conseillés jouaient essentiellement à Fortnite, et il imagine que cette tendance pour l’été 2019 devra être revue à la hausse. Epic Games n’a pas encore souhaité commenter ces problèmes de dépendance.
L’addiction aux jeux vidéo n’a rien de nouveau et elle est reconnue depuis le 18 juin 2018 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une maladie mentale. À cette occasion, elle a été ajoutée à la classification internationale des maladies, également connue sous le nom de CIM-11. Selon une étude de l’institution, ce trouble psychique toucherait même 2 à 3 % des joueurs à travers le monde.
Sources : Bloomberg/TechCrunch/OMS