Pour la science, l’orgasme féminin a ceci d’intriguant que, s’il est agréable, il n’est ni systématique ni indispensable à la reproduction. Grâce aux lapins, des scientifiques ont peut-être trouvé son origine, rapportait The Guardian le 30 septembre. Il s’agirait d’un ancien réflexe d’ovulation pendant le coït – alors que l’ovulation intervient désormais spontanément chaque mois.
Au cours de leurs recherches publiées dans la revue scientifique PNAS, les scientifiques ont administré des antidépresseurs à douze lapines pendant deux semaines – les antidépresseurs étant connus pour réduire la capacité des femmes à atteindre l’orgasme. Ils ont ensuite pu déterminer que ces lapines libéraient 30 % moins d’ovules au cours de l’acte sexuel.
À une baisse de l’ovulation correspond donc une moins grande capacité à atteindre l’orgasme. Or, l’équipe avait auparavant souligné que certains mammifères, comme le lapin, ont une poussée d’hormones lors des rapports sexuels qui ressemble physiologiquement à un orgasme. Un signal est ainsi envoyé aux ovaires qui vont libérer des ovules, ce qui va rendre possible la fécondation.
Selon les chercheurs·euses, les résultats de la présente étude permettent de fournir « des preuves expérimentales » : l’orgasme pourrait provenir de ce mécanisme de libération d’ovules durant le sexe, « qui a perdu son rôle chez d’autres mammifères » comme l’être humain, où il est désormais spontané chaque mois.
« Nous savons qu’il existe un réflexe [chez les lapins], mais la question est de savoir s’il s’agit du même qui a perdu sa fonction chez l’homme », confirme Mihaela Pavličev, chercheuse à l’université de Cincinnati et co-auteure de l’étude. Et si c’est le cas, pourquoi l’orgasme existe-t-il toujours ? Selon Pavličev, c’est peut-être qu’il a trouvé une nouvelle fonction.
Source : The Guardian/PNAS