On se demande souvent si notre prénom peut avoir une incidence sur notre caractère. Des chercheurs affirment dans une étude parue fin février qu’il pourrait en réalité déterminer notre apparence physique. Une série de tests pratiqués sur des volontaires par une équipe de l’université hébraïque de Jérusalem a permis d’attribuer certaines prénoms à certains types de visages, afin de dresser des « portraits robots types » pour plusieurs prénoms. Les chercheurs sont partis du présupposé que nous pouvions effectivement, dans certaines situations, agir de la manière dont nos prénoms nous le suggèrent. D’après cette étude, essentiellement basée sur des prénoms à consonance anglo-saxonne, une « Joy » aura davantage tendance à se montrer heureuse et à renvoyer une image positive d’elle-même en toutes circonstances. Lors d’une de ces expériences, 121 volontaires israéliens devaient attribuer le bon prénom à 20 visages inconnus, parmi cinq propositions. Selon les probabilités, les volontaires n’auraient pas pu trouver la bonne réponse dans plus de 20 % des cas. Pourtant, la majorité des scores dépassaient largement les 30 %. Cette expérience a ensuite été étendue à 116 volontaires français. Avec quatre propositions au lieu de cinq, les taux de réussite ont dépassé les 40 %. Voici quelques exemples de visages proposés : Bonne réponse : Harry Bonne réponse : Alice Bonne réponse : Phoebe Après avoir répété ce test plus d’une douzaine de fois, les chercheurs ont eu l’intime conviction que ces résultats n’avaient rien à voir avec le hasard. Même s’il existait des biais considérables, comme la popularité d’un prénom, pouvant influencer les volontaires dans leurs choix. Par ailleurs, les volontaires se sont révélés moins performants lorsqu’ils devaient choisir un prénom pour une personne originaire d’un autre pays. Il se pourrait que le facteur culturel ait également fait gonfler le taux de réussite. En complément des tests humains, les chercheurs ont également développé un algorithme afin d’étudier les particularités de 94 000 visages. Le logiciel a utilisé 80 % de la base de données afin d’étudier quel visage correspondait à quel prénom, avant de s’auto-tester pour les 20 % restants, afin de vérifier si ce qu’il avait appris était correct. L’algorithme a vu juste dans 54 à 64 % des cas, alors que les probabilités estimaient un maximum 50 %. Les résultats complets ont été publiés dans la revue scientifique Journal of Personality and Social Psychology. Il faudra encore des recherches supplémentaires sur le sujet avant de parvenir à une conclusion définitive. Sources : Journal of Personality and Social Psychology.