Notre galaxie est pleine de trous noirs stellaires. Le nombre de ces phénomènes sans rayonnement, engendrés par la disparition d’une grande étoile, pourrait dépasser les 100 millions. Alors qu’on estimait jusqu’à aujourd’hui que leur masse ne pouvait pas dépasser 20 fois celle du Soleil, un groupe d’astronomes chinois a détecté un trou noir stellaire 70 fois plus lourd, s’étonnait la revue Nature le 27 novembre.
Lorsqu’une étoile disparaît, les corps célestes laissés derrière elle sont si denses qu’ils ne laissent échapper aucune lumière. Afin de repérer ces trous noirs, le scientifique britannique John Michell a suggéré, dès 1783, de s’intéresser aux objets qui les entourent. En calculant la vitesse de ces satellites, on obtient désormais des renseignement sur la taille du trou noir.
L’équipe d’astronomes chinois dirigée par Jifeng Liu est d’abord tombée sur une géante bleue. En complétant leurs observations, ils se sont rendus compte que cette étoile vieille de 35 millions d’années et grande comme huit fois le Soleil réalisait un tour de son trou noir tous les 79 jours. Cela a permis de déterminer que ce dernier, baptisé LB-1, pèse 70 fois plus lourd que le Soleil. Sa masse est donc supérieure à celle de GW150914, un phénomène issu de la collision entre deux trous noirs repéré à l’extérieur de la Voie lactée.
LB-1 ne se trouve lui qu’à 15 000 années-lumière de la Terre. « Des trous noirs avec une telle masse ne devraient pas exister dans notre galaxie, selon les modèles d’évolution stellaire actuels », explique Jifeng Liu. « LB-1 est deux fois plus gros que ce que nous pensions possible. Les théoriciens vont maintenant devoir relever le défi d’expliquer sa formation. » S’il est né de la rencontre de deux trous noirs, le comportement de la géante bleue à son voisinage pose problème. Les astronomes privilégient donc l’hypothèse de la disparition d’une supernova. Mais ils manquent encore d’éléments pour trancher.
Source : Nature