Une étude publiée le 15 avril 2019 démontre que certains patients consommant régulièrement du cannabis peuvent avoir besoin de deux fois le niveau d’anesthésiant habituel lors de procédures médicales. Dans le Colorado, des chercheurs ont ainsi analysé les dossiers médicaux de 250 personnes ayant subi une endoscopie chirurgicale après 2012, lorsque la consommation de cannabis à des fins récréatives a été légalisée dans l’État. Ceux qui fumaient de la weed quotidiennement, ou de manière hebdomadaire, avaient eu besoin de 14 % de fentanyl en plus, de 20 % de midazolam en plus et de 220 % de propofol en plus pour une sédation optimale, rapporte Eurekalert.
Des besoins importants, qui préoccupent les scientifiques, inquiets de voir des dépendances aux analgésiques se développer. « Certains médicaments sédatifs ont des effets secondaires en fonction de la dose ingérée, ce qui signifie que cette dose est élevée, plus il est probable que des problèmes apparaissent chez les patients », résume Mark Twardowski, médecin et auteur principal de l’étude. « Cela devient particulièrement dangereux quand on sait que l’arrêt des fonctions respiratoires est un effet secondaire connu », explique-t-il.
Le médecin déplore la démocratisation de la marijuana, alors même qu’il s’agit encore selon lui d’une drogue dont les effets sont peu connus. « Le cannabis a des impacts que nous ne comprenons pas sur le métabolisme, et les patients doivent savoir que leur consommation peut rendre d’autres médications moins efficaces », estime Mark Twardowski. Le médecin va désormais étudier les mécanismes en place derrière ces besoins de plus fortes doses d’anesthésiants, pour tenter de trouver de « meilleures solutions de gestion des soins » pour les patients concernés.
Source : Eurekalert