Le village de Kepuh, sur l’île indonésienne de Java, recrute des volontaires déguisés en fantômes pour effrayer les habitants afin qu’ils restent confinés chez eux, rapportait Reuters le 13 avril. Ces macabres épouvantails, appelés pocong, représentent les âmes des morts piégées à la surface de la Terre – et les habitants de Kepuh n’ont aucune envie de croiser leur chemin.
D’après le décompte de l’université Johns Hopkins, l’Indonésie compte actuellement 4 500 cas confirmés de Covid-19, dont quelque 400 morts. Certains observateurs craignent cependant que la situation n’empire dans le pays si ses habitants ne respectent pas la distanciation sociale. Voilà pourquoi les autorités ont recours à des méthodes effrayantes pour pousser les gens à rester chez eux.
Selon les journalistes de Reuters sur le terrain, les pocong ont malheureusement l’effet inverse : des gens sortent de chez eux seulement dans le but de repérer les « fantômes ». Mais un habitant du village n’est pas de cet avis. « Depuis que les pocong sont apparus, les parents et leurs enfants ne quittent plus leurs maisons », témoigne Karno Supadmo. « On ne voit plus les gens se rassembler dans les rues pour les prières du soir. »
Il n’y a pas encore de confinement à proprement parler en Indonésie, mais si la situation continue de s’aggraver, le président Joko Widodo sera contraint de mettre en place des mesures plus drastiques que des faux fantômes pour stopper l’épidémie.
Source : Reuters