À quelques kilomètres de la piscine de Mark Zuckerberg, à San Francisco, Jake Orta vit ces jours-ci dans un appartement à une seule fenêtre rempli d’ordures. Il y a là un casque de vélo pour enfant rose trouvé dans la poubelle du patron de Facebook, mais aussi un aspirateur, un sèche-cheveux, une machine a café et une pile de vêtements.
Devenu sans-abri après avoir fait carrière dans l’armée, Jake Orta paye actuellement un loyer avec l’aide de l’État et gagne un peu d’argent en récupérant ce que d’autres mettent au rebut. Comme lui, de nombreux habitants de San Francisco défilent devant les maisons des milliardaires faute de mieux, racontait le New York Times le 7 avril.
« C’est incroyable ce que les gens jettent », constate l’homme de 56 ans en débusquant un jean de designer à peine usé, une veste noire en coton, des baskets Nike en parfait état et une pompe à vélo. « Vous ne savez jamais ce que vous allez trouver. » Dans cette économie parallèle, illégale en Californie, on peut gagner de 30 à 40 dollars par jour, soit près de 300 dollars par semaine. Bien des trouvailles sont revendues sur les marchés de Mission Street ou de Julian Avenue.
Jake Orta garde parfois certains objets, comme cette collection de journaux du monde entier qui datent de la Seconde Guerre mondiale. Mais près de la maison à dix millions de dollars de Mark Zuckerberg, il arrive que rien ne soit exploitable. Alors il continue sa tournée.
Source : The New York Times