Les vaisseaux spatiaux du futur pourraient bien être propulsés par la force gravitationnelle d’un trou noir. C’est ce qu’imagine le professeur David Kipping, responsable du laboratoire Cool Worlds de l’université Columbia. Dans une étude publiée le 11 mars 2019, le scientifique explique que cette technique pourrait permettre aux vaisseaux spatiaux d’atteindre des vitesses suffisantes pour leur permettre de sortir de notre système solaire. Une technique baptisée Halo Drive.
« Le voyage interstellaire est un des défis techniques les plus difficiles que nous puissions concevoir. Pour les effectuer sur une échelle de temps de plusieurs siècles, ou moins, une propulsion relativiste est nécessaire », explique le chercheur à Universe Today. Utiliser les trous noirs permettrait ainsi d’éviter des dépenses énergétiques monumentales, les quantités de carburant pour atteindre une vitesse relativiste – c’est-à-dire proche de celle de la lumière dans le vide – étant astronomiques.
Comment cette méthode de propulsion fonctionne-t-elle en théorie ? Ce n’est pas simple : le vaisseau doit approcher d’un trou noir binaire, un système hypothétique constitué de deux trous noirs tournoyant l’un autour de l’autre à une vitesse délirante, générant dans leur valse cosmique une quantité pharaonique d’énergie gravitationnelle. Un vaisseau pourvu d’un système de propulsion Halo Drive, c’est-à-dire capable de tirer parti de l’énergie gravitationnelle pour avancer à une vitesse proche de celle de la lumière.
Le nombre de trous noirs présents dans la Voie lactée, qui pourrait atteindre 100 millions, pourrait par ailleurs former un véritable réseau énergétique facilitant les voyages dans l’espace, explique David Kipping. Il reste cependant de nombreuses recherches à faire avant une utilisation effective des trous noirs. Il faudra d’abord prouver leur existence, puis parvenir à atteindre un tel objet céleste, de manière précise, et avec un engin spatial adapté.
« J’ai tendance à penser aux trous noirs comme à un système routier interstellaire : vous devez payer un droit de péage unique pour accéder à l’autoroute, mais une fois que vous y êtes, vous pouvez parcourir la galaxie autant que vous le souhaitez, sans dépenser de carburant », promet le professeur.
Sources : Cool Worlds / Universe Today