Avec la pandémie de coronavirus, le nombre de touristes a chuté dans la plupart des pays du monde, et le Japon n’a pas fait exception. Cette perte de clients désastreuse a sonné le glas pour Kawajin, un restaurant du quartier historique de Shibamata à Tokyo, qui servait des convives depuis 231 ans, annonçait le Tokyo Shimbun le 18 janvier.
Le restaurant avait été fondé en 1790, sous l’ère Edo, lorsque les clans de samouraïs existaient encore dans tout le Japon et que le pays était gouverné par des seigneurs féodaux. Depuis, il était resté célèbre pour la cuisine de poissons d’eau douce. La fermeture de Kawajin a donc ravivé les inquiétudes quant à l’avenir de l’héritage culinaire nippon. Peu de restaurants pouvaient se vanter d’une si longue expertise dans le service de ces mets.
Hélas, Kazuki Amamiya, l’actuel propriétaire de l’établissement, n’a eu d’autre choix que de fermer le restaurant en raison de la baisse de fréquentation drastique provoquée par la pandémie. « Il est triste que je n’aie pas pu passer le relais de la génération précédente… ça s’est terminé avec ma génération », déplore-t-il. La huitième génération de propriétaires aura donc été la dernière pour ce restaurant légendaire.
Ouvert pendant l’ère Edo, le restaurant a accueilli une longue liste de convives célèbres. L’écrivain japonais Natsume Soseki était l’un d’entre eux, mentionnant même le nom du restaurant dans son roman de 1912, À l’équinoxe de printemps, tout comme son compatriote Seicho Matsumoto dans son roman de 1962, Kaze no Shisen (« Le regard du vent »). Avec une histoire aussi longue et respectée, la fermeture a été une triste nouvelle pour beaucoup lorsqu’elle a été annoncée.
Source : Tokyo Shimbun