Au milieu des faux gazons déployés sur différents stands de VivaTech, à la Porte de Versailles, un match de football se joue vendredi 17 mai 2019. Montés sur un rectangle vert aux airs de ring, deux joueurs s’affrontent sans bouger un cil. Avec le bandeau noir relié à un ordinateur, ils font bouger un ballon argenté vers le but de l’adversaire par la pensée. « C’est simple », décrit l’un des créateurs du projet, Bastien Didier, « il faut visualiser la balle qui bouge dans sa tête. »
À côté des joueurs, le cofondateur Romaric Manovelli encourage les participants à fermer les yeux pour être plus concentrés. Dans le domaine des interfaces cerveaux-machines, « il existe beaucoup de choses en laboratoire mais peu sont présentées au grand public », explique-t-il.
Alors, en 2016, alors que l’Euro débutait, les deux hommes ont eu l’idée de Mentalista. Ils voulaient « montrer un futur assez joyeux où on pourrait être presque en ubiquité avec notre environnement ». Non seulement leur jeu peut permettre à des sportifs d’améliorer leurs performances, mais le public est très enthousiaste. « En entendant “Mentalista”, j’espérais que c’était quelque chose comme ça, et qu’on pouvait essayer », témoigne Corneel de Baere, un jeune Belge qui passait par là. Une fois le bandeau passé autour de sa tête, a eu « le sentiment d’utiliser la force dans Star Wars ».
Malheureusement pour lui, le produit n’est pour l’heure pas disponible dans le commerce. « Il faudrait sécuriser l’algorithme et les données cérébrales », expliquent Bastien Romaric et Romaric Manovelli. Rejoints par trois femmes, les deux hommes collaborent avec EDF et travaillent désormais sur d’autres projets avec des industriels des télécoms. Et ils ont créé un nouveau dispositif qui, moyennant quelques aimants, propose de faire léviter un saucisson par la pensée. Ils ont même pensé aux spectateurs des matchs.