Tout internaute a déjà eu à écrire une suite de lettres et de nombres totalement illogiques dans un cadre. Si certains l’ignorent encore, ce système appelé CAPTCHA (Completely Automated Public Turing test to tell Computers and Humans Appart) permet de différencier les humains des ordinateurs. Une sorte de test de Turing inversé. Développé au début des années 2000 par des ingénieurs de l’université Carnegie-Mellon de Pittsburgh, en Pennsylvanie, le CAPTCHA a pour objectif de filtrer tous les spambots (robots informatiques conçus pour envoyer des spams). Les utilisateurs se trouvent ainsi souvent forcés à déchiffrer des lettres et des nombres biscornus ou presque effacés, chose qu’un ordinateur n’est, à priori, pas capable de faire. C’est une combine plutôt efficace à la base, qui a évolué avec le temps et nous utilise désormais comme main d’oeuvre gratuite. Crédit : wikipédia Dans les pays en développement, un business s’est même créé autour de ce filtre : des opérateurs humains sont employés par des spammeurs pour résoudre les CAPTCHA. Ils sont payés une misère : 1$ pour 1 000 CAPTCHA résolus. Malgré ce business parallèle, le système restait solide mais ses ingénieurs n’étaient pas vraiment satisfaits : eux aussi pourraient utiliser les internautes comme main d’oeuvre. Luis Von Ahn, créateur du CAPTCHA, se souvient avoir pensé « pouvons-nous convertir tout ce temps dépensé en quelque chose d’utile ? ». reCAPTCHA a alors vu le jour. Le rôle des utilisateurs reste le même mais, au lieu de décrypter des mots imaginaires et inutiles, ils décryptent désormais d’anciens textes. Dans un premier temps, il s’agissait des archives du New-York Times mais Von Ahn a également vendu cette technologie à Google pour déchiffrer de vieux livres. Effacée par le temps, l’encre des textes est illisible pour les robots… mais pas pour l’œil humain. Crédit : pixabay Sans le savoir, nous avons donc tous déjà travaillé gratuitement pour le New-York Times ou Google. Source : New York Times 14 ans, traqué par le FBI. ↓