La province du Lôgar n’a pas connu la paix depuis des décennies. Située près de Kaboul, la capitale du pays, la région constituait l’un des principaux axes de ravitaillement pour les moudjahidin qui arrivaient dans le pays par le Pakistan, sous l’occupation soviétique entre la fin des années 1970 et le début des années 1980. Le journaliste suédois Borge Almqvist visita la province en 1982 et rapporta que « ce qu’on voyait le plus à part les ruines, c’étaient les tombes ». En 1995, les talibans avaient pris le contrôle du Lôgar et aujourd’hui, tous les camps du conflit afghan moderne y convergent. Les insurgés règnent sur une grande partie de la région, et les civils comme les membres des forces de sécurité afghanes sont les cibles régulières d’attentats-suicides. Les habitants sont pris en étau entre les talibans, la présence de plus en plus importante de l’État islamique, et les troupes afghanes. Le Lôgar abrite également un des plus grands gisements de cuivre inexploités du monde, à Mes Aynak. L’entreprise chinoise China Metallurgical Group Corp. (MCC) contrôle la mine d’une valeur de trois milliards de dollars, dont elle a obtenu les droits d’exploitation en 2007. Mais pour des raisons de sécurité, les opérations n’ont pas encore commencé – et aussi car des archéologues ont découvert des vestiges datant de l’âge du bronze. Depuis des années, les archéologues locaux et internationaux retrouvent, nettoient et préservent les vestiges, et ils restent farouchement opposés à la mine. Quoi qu’il en soit, ils doutent que l’insécurité du site puisse permettre à la mine de fonctionner normalement un jour. Un archéologue afghan travaillant sur le site, Aziz Wafa, s’est confié à Reuters en avril 2015 à ce propos : « Pour les Chinois, la violence est un problème, mais pas pour les Afghans. Je suis né pendant une guerre, j’ai grandi pendant une guerre et je mourrai pendant une guerre. » Antony Loewenstein Lisez l’intégralité de notre story sur les ressources naturelles afghanes.