Aux États-Unis, il sera désormais possible de vérifier les antécédents criminels de ses matchs sur Tinder, afin de renforcer la sécurité sur l’app de rencontres. Cette nouvelle fonctionnalité fait suite au partenariat signé entre Match Group, la société mère de Tinder, et l’organisme Garbo, destiné à « la sensibilisation et la prévention des violences sexistes et sexuelles », indiquait CNN le 9 mars.
C’est un nouveau pas important dans la lutte contre l’insécurité sur Tinder, dénoncée par de nombreux usagers.ères de la plateforme. Placée sous le feu des projecteurs après différentes polémiques et notamment la sortie du documentaire Netflix L’Arnaqueur de Tinder, l’application avait à cœur de prouver son intention de renforcer la sécurité de ses utilisateurs.trices. C’est en ce sens qu’elle avait annoncé il y a un an un partenariat avec l’organisme à but non-lucratif Garbo, une référence en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). De ce partenariat est née une nouvelle fonctionnalité avec laquelle les utilisateurs.trices américain.e.s de Tinder pourront gratuitement vérifier les casiers judiciaires (s’ils en ont) des personnes avec lesquelles elles échangent. Il suffira aux usagers.ères de fournir des informations telles que le nom, le prénom et le numéro de téléphone à l’application. Des détails tels que l’âge, la date de naissance, le signe du zodiaque ou encore le code postal permettront quant à eux à Garbo d’effectuer une vérification plus précise.
À priori plus sécurisante, cette nouvelle fonctionnalité fait néanmoins débat. En plus de déranger certain.e.s utilisateurs.trices réticent.e.s à confier autant de données personnelles, d’autres font remarquer qu’elle pourrait également être un nouvel outil de discrimination envers certains profils (à tort, ou à raison). La fondatrice de Garbo Kathryn Kosmides confirme elle-même que « soit les usagers seront prudents et feront des recherches sur tout le monde ; soit ils auront une intuition sur une personne »… qui pourrait s’avérer être mal placée.
« Nous savons que la violence sexuelle est très rarement signalée, et nous savons que les condamnations sont incroyablement rares, même lorsqu’elle est signalée », explique la sociologue spécialisée dans les violences sexuelles Nicole Bedera. La clé résiderait plutôt selon elle dans la mise en place de prévention et d’efforts éducatifs, plutôt que de miser sur de nouvelles fonctionnalités techniques parfois problématiques concernant la confidentialité des données. « Je ne pense pas que la tech soit une solution à toutes les composantes de la violence sexuelle », confirme-t-elle. La fonctionnalité a pourtant bel et bien été officialisée par Match Group, et devrait prendre place dès la semaine prochaine.
Source : CNN