Une étude de l’école de médecine de Harvard prouve que, bien qu’ils souffrent davantage de maladies chroniques, les Afro-Américains reçoivent des soins de santé inférieurs à ceux donnés aux personnes blanches. Les chercheurs montrent en particulier que les algorithmes utilisés par les médecins traitant les malades en attente d’une greffe de rein empêchent de nombreux patients noirs d’en recevoir, dénonçait Wired le 26 octobre.
Ces algorithmes prennent en compte la couleur de peau du patient dans leurs calculs, et attribuent aux personnes noires des scores rénaux plus sains que ceux des personnes blanches. Les médecins de Harvard ont ainsi démontré, parmi les cas qu’ils ont étudiés, que 64 patients afro-américains auraient pu être inscrits sur une liste d’attente de greffe rénale si leur dossier avait été traité par le même algorithme que celui des personnes blanches.
La nouvelle étude, publiée le 15 octobre dernier, se penchait sur les dossiers de patients de la région de Boston atteints de maladies rénales chroniques. Au vu de ses conclusions, il y a fort à parier que le problème soit généralisé aux États-Unis, et qu’il concerne une grande variété de troubles et maladies.
Il s’agit d’une des premières études à démontrer que les outils algorithmiques exacerbent les inégalités en matière de santé, en tenant explicitement compte de l’origine ethnique (ou « race » aux États-Unis) du patient. Mais il avait déjà été montré par le passé que des logiciels utilisés par de nombreux systèmes de santé pour hiérarchiser l’accès aux soins spéciaux pour les maladies chroniques exacerbaient les inégalités, en intégrant des facteurs comme la pauvreté.
Source : Wired