Le Pakistan est menacé par une invasion de criquets titanesque qui ravage l’économie du pays plus encore que le coronavirus. Les essaims mettent sérieusement en péril la production agricole et la sécurité alimentaire, rapportait Bloomberg lundi 8 juin.
Cette invasion de criquets couvre aujourd’hui une surface de 57 millions d’hectares, dans un pays où les zones de cultures s’étendent sur seulement 23 millions d’hectares. Toutes les récoltes ne sont pas encore infestées, mais les insectes se déplacent rapidement.
C’est une réelle catastrophe pour le Pakistan, pour qui l’agriculture est le deuxième plus gros secteur économique. L’agriculture pakistanaise nourrit la moitié de la main d’œuvre du pays. Et face à ce désastre, les autorités ont décidé de réallouer l’argent investi pour faire face au coronavirus dans la lutte contre les criquets.
« C’est un plus gros problème que le coronavirus pour le Pakistan », affirme Ahmad Jawad, exportateur de fruits et conseiller de la Chambre du commerce et de l’industrie du pays. Dans la région du Sind, au sud-est du pays, les criquets ont déjà endommagé 13,8 % des surfaces de récolte.
Cette invasion, la pire recensée en trente ans, pourrait détruire jusqu’à 40 % de l’agriculture pakistanaise selon les estimations des scientifiques. Le gouvernement utilise actuellement quatre avions et six hélicoptères de l’armée pour vaporiser les cultures de pesticides, et prévoit d’acheter six nouveaux appareils pour faire face au fléau.
Source : Bloomberg