Un conducteur de train japonais accusant son employeur de lui avoir injustement déduit 56 yens (environ 40 centimes) de son salaire a obtenu gain de cause devant le tribunal. Malheureusement, la décision a été rendue quelques semaines après son décès, relatait Vice le 20 avril.
Hirofumi Wada, conducteur de train de 56 ans, avait causé un retard d’une minute en empruntant accidentellement le mauvais quai. Une erreur pour laquelle la compagnie West Japan Railway lui a déduit 40 centimes de son salaire. Après un an de procès, le tribunal d’Okayama a donné raison au conducteur, ordonnant à la compagnie de lui restituer cette différence de salaire.
La décision survient tristement quelques semaines après le décès de Hirofumi Wada. Le tribunal avait rejeté la demande supplémentaire du cinquantenaire, qui réclamait plus de 17 000 dollars en compensation de sa détresse émotionnelle. Les compagnies ferroviaires japonaises, connues pour leur ponctualité, sanctionnent ainsi chaque erreur de leurs employés. « C’est un moyen de surveiller constamment ses employés, et s’ils commettent une erreur, elles leur infligent des punitions assez sévères, comme des réductions de salaire ou des licenciements », a expliqué Goto Maekawa, secrétaire général du syndicat de West Japan Railway.
Mais ce climat de travail provoque l’angoisse des salariés. « Au fil du temps, cela provoque une grande détresse mentale chez les employés parce qu’ils ont très peur de faire une erreur », a constaté Maekawa. C’est ce qui avait poussé Hirofumi Wada à vouloir poursuivre son employeur en justice. « Il voulait que cette affaire améliore l’environnement de travail des jeunes générations », conclut Maekawa.
Source : Vice