Au Japon, un conducteur de train a fait un procès à l’entreprise ferroviaire qui l’emploie, car celle-ci a retenu 56 yens (43 centimes d’euro) sur son salaire pour le sanctionner… d’une minute de retard, informe la BBC le 11 novembre. On ne sait pas ce qui est le plus fou.
La West Japan Railway Company (JR West) est connue pour l’importance qu’elle place dans la ponctualité. Car au Japon, il est inadmissible qu’un train arrive en retard. JR West étant une des principales compagnies de transport ferroviaire japonaises, elle compte bien garder sa réputation. Alors qu’il déplaçait un train vide vers une voie de garage de la gare d’Okayama, dans l’ouest du pays, le conducteur s’est trompé de quai. L’erreur a provoqué un retard minime et le train vide est arrivé au dépôt avec une minute de tard. L’entreprise a décidé de retenir cette erreur sur le salaire de l’employé, expliquant qu’aucun travail n’avait été fourni durant la « minute de retard ». L’événement s’est déroulé en juin 2020.
Mais d’après le quotidien japonais Yomiuri Shimbun, ce n’est pas le plus fou. Car en début d’année, le conducteur de train a déposé une plainte dans laquelle il réclame 2,2 millions de yens (environ 16 815 euros) de dommages et intérêts pour le préjudice moral causé par la sanction. Le salarié affirme que son retard était dû à une erreur humaine, mais qu’il était bien présent lors de son temps de travail. De son côté, le porte-parole de JR West explique que « la raison pour laquelle cette affaire a été portée en justice est due à une différence sur la façon d’interpréter » la cause du retard. D’après lui, l’entreprise n’a fait qu’appliquer sa règle d’or : « pas de travail, pas de salaire ». C’est-à-dire 1 min de retard = 43 centimes de moins. On ne sait pas comment la justice japonaise compte trancher cet épineux dilemme.
Le système ferroviaire japonais est tellement efficace qu’il en devient impitoyable. Comme souvent, au Japon, il faut de la rigueur et de la discipline pour pouvoir conduire un train dans le pays. En 2017, une autre entreprise ferroviaire avait présenté ses plus plates excuses pour les « énormes ennuis » causés par le départ d’un train parti 20 secondes en avance.
Source : BBC