En Indonésie, les catastrophes naturelles se succèdent et endeuillent régulièrement la population ; l’année 2018 a été particulièrement meurtrière. Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l’Agence indonésienne de gestion des catastrophes naturelles, est devenu une source fiable d’informations pour la population et ses followers sur Twitter. Le travail de cet ancien chercheur consiste à partager les récents événements climatiques et expliquer la science des catastrophes à ses concitoyens. Le 28 décembre dernier, le New York Times saluait le travail de Nugroho durant cette « année de catastrophes », alors même qu’il était personnellement touché par le malheur.
L’Indonésien de 49 ans a appris en janvier 2018 qu’il était atteint d’un cancer du poumon de stade 4 et que les médecins ne lui donnaient qu’un à trois ans à vivre. Le choc passé, Sutopo Purwo Nugroho a décidé de se plonger corps et âme dans son travail, ce qui lui a rapidement attiré l’admiration de ses compatriotes. Par exemple, alors que l’île de Lombok était touchée par un séisme de magnitude 7.0 en août 2018, Nugroho a enchaîné les interviews et partagé l’actualité sur ses réseaux sociaux, tout en continuant sa chimiothérapie. En dépit de la douleur, l’homme est présent sur tous les fronts. « Quand il y a une catastrophe et que je dois faire une conférence de presse, mon adrénaline augmente et j’oublie même que je suis malade », explique-t-il au New York Times. « Mais dès que je rentre chez moi, je ressens la douleur. »
Située sur la ceinture de feu du Pacifique, zone sismique particulièrement active, l’Indonésie est vulnérable aux éruptions volcaniques, aux tremblements de terre et aux tsunamis. Mais 2018 est l’année la plus meurtrière en matière de catastrophes naturelles depuis plus de dix ans pour l’archipel au 13 466 îles. Pour Nugroho, « c’est l’année des catastrophes » : plus de 4 600 personnes ont perdu la vie, « sans compter les 189 passagers et membres d’équipage tués dans l’écrasement d’un avion de Lion Air dans la mer de Java le 29 octobre », ajoute le New York Times. Quand le deuxième tsunami de l’année a frappé le détroit de la Sunda le 22 décembre dernier, Sutopo Purwo Nugroho a écourté ses vacances et abreuvé les médias de mises à jour quant à la situation, en dépit de ses souffrances personnelles. Respect.
Source : The New York Times