Entendue dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte contre le réalisateur Christophe Ruggia, Adèle Haenel a décidé de porte plainte. Depuis le 3 novembre, l’actrice l’accuse de harcèlement sexuel. Selon Mediapart, qui a recueilli son témoignage, les faits remonteraient à une époque où elle avait entre 12 et 15 ans. « La justice a fait un pas, j’en fais un », déclare-t-elle ce 26 novembre, alors qu’elle lui reprochait auparavant d’ « ignore[r] les femmes ».
Dans un article publié au début du mois, la comédienne dénonce « l’empire » dont a profité Christophe Ruggia entre 2001 et 2004. Elle avait entre 12 et 15 ans, lui entre 36 et 39. Lors du tournage du films Les Diables, et lors de plusieurs festivals internationaux, le cinéaste s’est selon elle livré à un « harcèlement sexuel permanent », des « attouchements » répétés sur les « cuisses » et « le torse » et des « baisers forcés dans le cou ».
Niant « catégoriquement » toute agression sexuelle, Christophe Ruggia a simplement regretté avoir « commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite ».
Trois jours après la parution de l’article de Mediapart, le parquet a ouvert une enquête. « Maintenant que la justice a ouvert une enquête, je ne me dérobe pas, et je souhaite faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aller au bout du processus judiciaire », indique Adèle Haenel. « Ce que j’attends maintenant, à titre personnel, de la part de la justice, c’est un accompagnement et une réparation. »
Selon ses avocats, Mes Anouck Michelin et Yann Le Bras, « les dénégations publiques » de Christophe Ruggia « l’ont déterminée à obtenir judiciairement la reconnaissance de son statut de victime. En coopérant pleinement à l’enquête, elle entend faire lever tout doute qui confinerait à accorder une impunité. »
Source : Mediapart