Devant le tribunal de Westminster, à Londres, Julian Assange a paru très confus lorsque les juges lui ont demandé de donner son nom et sa date de naissance. « Je n’arrive pas à penser clairement », a-t-il répondu mardi 21 octobre, selon le Guardian.
À 10 h 35, le fondateur de Wikileaks est entré dans la salle d’audience en levant le poing. Habillé d’un costume bleu, rasé de frais, il est venu demander un délai pour s’opposer à la demande d’extradition de Washington. Après avoir passé huit ans réfugié dans l’ambassade d’Équateur, à Londres, il a été mis en examen pour conspiration contre les États-Unis, en mai, alors qu’il venait d’être remis aux autorités britanniques. Il encourt jusqu’à 175 ans de prison.
Très affaibli par ce long confinement, il n’avait pas pu être interrogé par les juges un mois plus tôt, alors qu’ils prévoyaient de lui poser des questions par vidéo. Selon WikiLeaks, il a été emmené à l’hôpital de la prison de Belmarsh. Le mois dernier, son père a expliqué que ses conditions de détention étaient « sordides » et qu’il était maintenu à l’isolement plus de 23 heures par jour. Julian Assange a lui regretté de ne pas disposer d’un ordinateur.
« Il y a d’un côté une super-puissance qui a eu 10 ans pour préparer ce procès, et moi je ne peux même pas avoir accès à mes écrits », s’est-il lamenté. « Ce n’est pas équitable. » Aucun délai ne lui a été accordé pour se défendre d’une demande d’extradition qu’il juge « politique », s’estimant victime d’une « guerre aux lanceurs d’alerte ». Son audience est prévue pour le 25 février 2020.
Source : The Guardian