À Haïti, l’intégralité des prisonniers d’un établissement carcéral d’Aquin se sont évadés, alors que la police était occupée à encadrer une manifestation anti-gouvernement. Une enquête a été ouverte, pour déterminer comment ces 78 détenus ont réussi à s’échapper, mardi 12 février 2019, rapporte The Telegraph. La manifestation contre le président Jovenel Moise, élu en février 2017, se tenait devant le poste de police attenant au pénitencier.
Ces protestations se tiennent partout dans le pays depuis presque une semaine, et ont réuni des milliers de personnes. Les manifestants dénoncent une violence accrue, et des conditions de détention inhumaines dans les prisons. La lenteur du système judiciaire a en effet entraîné une surpopulation carcérale, une détérioration de la qualité des soins apportés aux détenus, mais aussi un manque d’hygiène et de nourriture.
Le Réseau National de Défense des Droits Humains révélait ainsi en octobre 2018 que sur 11 839 personnes incarcérées en Haïti, trois quarts étaient toujours en attente de jugement, certains depuis presque dix ans. L’intégrité de Jovenel Moise est également mise en cause suite au scandale lié aux fonds versés par le Venezuela pour aider au développement d’Haïti.
En janvier 2019, la Cour supérieure des comptes a en effet publié un rapport dénonçant la mauvaise gestion de l’argent prêté à Haïti, mettant en lumière de possibles détournements de fonds. Les manifestants réclament aujourd’hui la démission du chef d’État, qui n’a fait aucune déclaration depuis le début de la mobilisation nationale. Quant aux 78 détenus, ils sont toujours dans la nature.
Sources : BBC / The Telegraph