L’élection présidentielle américaine de 2016 est jalonnée de scandales. Du côté des Démocrates, révélations et soupçons pèsent contre l’ex-secrétaire d’État Hillary Clinton, dont la Fondation Clinton sert de paravent à des financements obscurs. Dans le camp des Républicains, Donald Trump traîne derrière lui son lot de sales affaires, mais tandis que les travers de Clinton demandent une investigation de longue haleine, ceux de Trump sont riches en documentation. S’étendant sur plus de quatre décennies, voici un aperçu des scandales qui précèdent le grand favori des électeurs républicains. Crédits : Michael Vadon Discrimination selon l’origine ethnique Où et quand ? New York, 1973-1975. L’affaire : Le département de la Justice des États-Unis a engagé des poursuites à l’encontre de Donald Trump et de son père Fred en 1973 pour discriminations dans l’accès au logement sur 39 sites à New York. D’après le New York Times, sa société aurait changé les conditions de location selon les personnes, et aurait prétendu devant des personnes afro-américaines que certains appartements n’étaient plus disponibles alors que ce n’était pas vrai. Trump a qualifié les accusations d’ « absolument ridicules ». Le résultat : En réponse, Trump a contre-attaqué le département de la Justice en lui réclamant 100 millions de dollars pour laver cet affront. Mais en définitive, Trump a transigé en privé avec le département, promettant de ne plus effectuer de discriminations à l’avenir – même s’il n’a pas eu à plaider coupable. Des liens avec la mafia Où et quand ? New York et Atlantic City, depuis les années 1970. L’affaire : Au fil des ans, Trump s’est trouvé lié de nombreuses fois à la mafia, à des degrés divers. La plupart de ces connexions auraient eu lieu alors qu’il se lançait dans les casinos ou des constructions, et il semble qu’il lui aurait été difficile de faire autrement à l’époque. Dans les années 1980, la mafia new-yorkaise avait la mainmise sur le commerce du béton, si bien que tous les constructeurs avaient à un moment ou un autre affaire à elle – ce que Trump nie, bien sûr. Mais il y a eu d’autres accusations. Son avocat, Roy Cohn – qui l’a notamment sorti de l’embrouille avec le département de la Justice –, était aussi celui de Tony Salerno, un boss de la mafia au service de la famille Genovese. Trump aurait également payé deux fois plus cher le terrain pour construire son casino d’Atlantic City, le Trump Plaza, à un membre éminent de la mafia. Enfin, il était ami avec Robert LiButti, un associé de John Gotti qu’il invitait régulièrement sur son yacht. Le résultat : Bien qu’il ait dû témoigner sous serment devant une cour pour ces relations peu recommandables, Trump n’a jamais été condamné pour quoi que ce soit. Le Trump Plaza, néanmoins, a dû payer une amende de 200 000 dollars pour avoir accepté d’éloigner les clients noirs de la table de jeu de M. LiButti, et pour lui avoir offert neuf voitures de luxe… La Trump University Où et quand ? 2005-2010, en ligne. L’affaire : En 2005, Trump a annoncé le lancement d’une université portant son nom sur Internet, grâce à laquelle les étudiants pourraient apprendre ses secrets en matière de développement immobilier. Certains d’entre eux ont déboursé jusqu’à 35 000 dollars pour apprendre comment devenir riche. À ceci près que l’affaire n’avait d’université que le nom car elle opérait sans licence délivrée par la ville de New York, et que les professeurs fabuleux que Trump promettait étaient pour certains des repris de justice sans expérience de l’enseignement ni diplômes, comme l’ont indiqué certaines sources. Le résultat : La Trump University a dû changer son nom en Trump Entrepreneur Initiative, n’étant pas véritablement une école. Elle a fermé ses portes en 2010, mais la ville de New York a poursuivi l’organisation pour avoir escroqué les étudiants à hauteur de 40 millions de dollars. Elle est également la cible de deux recours collectifs en Californie. L’affaire est toujours en cours mais Trump a déjà tenté d’intimider les plaintifs en leur réclamant un million de dollars de dédommagement lors de contre-poursuites. Crédits : Eduardo Munoz Les ouvriers polonais sans papiers Où et quand ? New York, 1980. L’affaire : Pour construire sa Trump Tower, le candidat républicain a d’abord dû détruire le magasin Bonwit Teller, un bâtiment art déco très aimé à New York. Pour que les choses aillent vite, Trump a engagé 200 ouvriers polonais sans papiers en les payant à peine 5 dollars de l’heure – quand ils étaient payés. Les ouvriers ne portaient pas de casques de sécurité et dormaient souvent sur place. Et lorsqu’ils réclamaient leur dû, ils étaient apparemment menacés d’être expulsés du territoire. Trump a assuré ne pas être au courant du fait que des travailleurs clandestins étaient « employés » sur le site. Le résultat : En 1991, un juge fédéral a reconnu Trump coupable d’avoir comploté pour éviter de payer les fonds de pension des syndicats et les cotisations sociales des ouvriers. Il a fait appel de la décision, qui s’est réglée en privé en 1999. Pour en apprendre plus sur les affaires impliquant Donald Trump, lisez cet article en anglais de The Atlantic. Source : The Atlantic Scandale chez les Démocrates. ↓