On ne se rend que rarement compte de l’importance des erreurs et des contraintes dans l’art. Et la raison à cela est simple : les artistes sont souvent réticents à égratigner l’illusion qui entoure les œuvres. Mais le nombre de films, d’albums, de jeux vidéo ou de BD dont certains traits sont devenus légendaires malgré eux sont innombrables. En voici cinq exemples mémorables.
1. Lex Luthor est chauve parce qu’un illustrateur s’est trompé de personnage
Crédits : DC Comics L’ennemi récurrent de Superman depuis les années 1940 a fait les frais de l’erreur d’un illustrateur. En effet, il n’était pas prévu qu’il soit chauve : l’artiste s’est juste trompé de personnage ! À l’origine, Lex avait une tignasse rousse sur le crâne. Mais la série était tellement populaire à sa sortie que ses deux créateurs, Jerry Siegel et Joe Shuster, n’ont pas pu tenir la cadence. Ils ont donc engagé des illustrateurs pour les soulager un peu. C’est à Leo Nowak qu’il incombait de dessiner quotidiennement les planches d’après les scripts envoyés par Siegel. Mais quand Luthor a surgi de nouveau, le scénario ne faisait pas mention de ses cheveux roux. Nowak a donc regardé dans les précédents numéros pour voir à quoi il ressemblait, mais il a pris exemple sur l’un de ses sbires plutôt que sur Luthor lui-même. Lorsqu’il leur a montré son travail, bien qu’ils aient remarqué l’erreur, Siegel et Shuster ont préféré son design et l’antagoniste de Superman n’a jamais plus eu de cheveux.
2. Les Creepers de Minecraft sont des cochons ratés
Tous les joueurs de Minecraft font le même cauchemar. Ils sont assaillis par une créature verte à gros pixels, un genre de mélange entre un concombre et Le Cri, qui leur saute à la tronche après un vilain bruit de serpent vicelard. (Si vous n’en avez jamais fait l’expérience, allez-y c’est un chouette cauchemar malgré tout.) Mais si les Creepers sont aussi… chelous, c’est avant tout parce qu’ils résultent d’un accident. Le créateur du jeu, Markus Persson, voulait à l’origine créer un cochon. Mais ne disposant pas de logiciel pour dessiner les créatures, il a dû leur donner forme en codant. Il s’est simplement emmêlé les pinceaux en entrant les valeurs, et c’est la raison pour laquelle les Creepers sont hauts plutôt que longs, avec quatre toutes petites pattes. Amusé par sa bourde, il a fini par leur trouver une utilité et ils n’ont pas tardé à devenir le symbole du jeu.
3. Les super-guerriers de DBZ sont blonds pour économiser de l’encre
Pour souligner la puissance des Saiyans de la série Dragon Ball Z, le dessinateur Akira Toriyama voulait un changement physique flagrant, puissant et dynamique. Il en a résulté l’aura d’énergie flamboyante et l’éruption capillaire que nous connaissons bien, les cheveux de nos héros virant du noir au blond dans une soudaine déflagration. Mais l’autre raison à cela, et pas des moindres, c’est que de passer du noir au blanc sur le manga papier a permis à Toriyama et ses assistants de faire des économies de temps et d’argent substantielles.
4. Le Surfeur d’argent surfe parce que Jack Kirby en avait marre des vaisseaux spatiaux
Le cas du Surfeur d’argent est peut-être le plus étonnant de tous, car il ne résulte pas d’une erreur ou d’une volonté d’économie à proprement parler. Si on y réfléchit bien sûr, le personnage n’a aucun sens, mais cela ne l’a pas empêché de marquer les esprits depuis 60 ans. Le Surfeur d’argent fait partie des derniers ajouts de Jack Kirby et Stan Lee à l’un des arcs narratifs les plus riches de l’univers Marvel : la bataille entre Les Quatre Fantastiques et Galactus, le dévoreur de mondes. Généralement précédé d’un héraut qui annonce sa venue, Galactus a choisi le Surfeur d’argent cette fois-là, qui possède une infime portion de son pouvoir cosmique. Mais pourquoi un type qui traverse l’univers sur un surf d’argent ? Tout simplement parce que c’est très facile à dessiner, et que Kirby n’a rien voulu savoir. « Je suis fatigué de dessiner des vaisseaux spatiaux », aurait-il dit. Il en faut peu pour créer des légendes. Source : Marvel/DC Comics/Toei Anime/Mojang Star Wars s’en est peut-être inspiré « par erreur ». ↓