Crédits : Mario Tama/Getty Images Les tensions sur l’éthique de la modification de l’ADN humain risquent une nouvelle fois de resurgir. Dans le cadre d’un événement baptisé Genome Project-Write, qui se tiendra les 9 et 10 mai prochain à New York, des scientifiques prévoient de s’atteler à la création d’un ADN synthétique humain. D’après la chaîne américaine CNBC, ils comptent y parvenir d’ici cinq ans. Près de 200 chercheurs en génétique et bio-ingénierie se réuniront publiquement au New York Genome Center afin de discuter des futures et potentielles étapes du projet. Il fait suite au Human Genome Project (HGP) lancé en 1990 – coût : près de 2,7 milliards de dollars. Ce dernier s’est achevé en 2003 et il a permis de décoder le premier génome humain, sans pour autant le comprendre de manière exhaustive. Les scientifiques ont besoin d’obtenir 100 millions de dollars cette année pour entreprendre ce nouveau projet, dont ils estiment qu’il coûtera nettement moins que son prédécesseur. Mais ce n’est pas son prix qui pose question et les chercheurs le savent bien. La teneur publique de la conférence n’est pas anodine car ils veulent encourager le public à s’intéresser au sujet et à s’immiscer dans le débat. Le but de la recherche est de synthétiser l’ADN, y compris l’ADN humain. Les chercheurs souhaitent commencer par des organismes vivants comme les microbes et les plantes et espèrent terminer en créant un brin du code génétique humain. Selon Jef Boeke, principal artificier du projet et directeur de l’Institut des systèmes génétiques à l’université de New York, incorporer de l’ADN synthétique dans des cellules mammifères (humaines, notamment) serait être possible dans quatre ou cinq ans. L’autre objectif est de faire baisser le coût de la synthèse d’ADN par paires à un centime (le prix actuel étant de 10 centimes) compte-tenu des trois milliards de paires que contient le génome humain. Cela permettrait de débloquer le développement de potentiels traitements médicaux dédiés aux maladies comme le cancer, les maladies génétiques. Reste à savoir qui garantira l’éthique de ces recherches. Source : CNBC