Financement participatif

Pouvez-vous raconter la genèse de De Correspondent ?

Bien sûr ! Je travaillais pour un journal hollandais, NRC Next, où j’étais rédacteur en chef. Quand j’ai pris ce poste en 2010, mon but était de réinventer le journal pour qu’il puisse vivre de nombreuses années, en ayant à l’esprit un lectorat plus jeune et plus centré sur internet. Ma stratégie reposait sur un éloignement de l’actualité générale et un rapprochement avec le journalisme qui explore les sujets en profondeur. J’ai quitté ce journal en 2012 parce que cette stratégie n’était plus à l’ordre du jour : le directeur de publication souhaitait aller dans une autre direction. Il voulait que l’on soit plus réactifs sur les nouvelles du jour, je voulais qu’on le soit moins. J’ai donc démissionné et j’ai tout de suite commencé à penser à mon propre journal, qui est devenu De Correspondent.

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La promesse éditoriale
Crédits : De Correspondent

La première étape était assez simple : l’idée était celle d’un budget récolté en financement participatif. Nous avions besoin de 15 000 abonnés pour nous lancer, qui auraient payé 60 euros pour un an d’abonnement. Nous avons réussi à convaincre ces 15 000 personnes en huit jours. Après les trente jours de l’opération, nous avions 18 300 abonnés : nous pouvions commencer. La promesse initiale disait la chose suivante : Een dagelijks medicijn tegen de waan van de dag, ce que l’on peut traduire par « un antidote quotidien contre l’engouement du jour ». Nous ne voulons pas traiter l’actualité, mais mettre en avant ce qui est actuel. La différence entre l’actualité et l’actuel, c’est que l’actualité se produit aujourd’hui, alors que l’actuel se produit tous les jours. Du coup, quand on veut comprendre le monde, et nos vies dans ce monde, on est systématiquement trompés par ce qui se passe aujourd’hui : l’actualité que l’on voit est l’exception à la règle. Nous ne traitons pas des exceptions, nous souhaitons traiter des règles. La promesse que nous avons faite à nos abonnés contenait alors deux choses. La première, c’était une plateforme centrée sur ses auteurs. Les abonnés suivent des correspondants qui ont une expertise ou un savoir sur un sujet précis. La deuxième, c’est que ces correspondants ne vont pas écrire sur l’actualité, mais sur ce qu’ils pensent devoir faire figurer dans l’actualité. Parce que ce sont des experts, ils peuvent juger avec grande pertinence ce qui mérite d’être traité et ce qui ne mérite pas de l’être. C’est comme cela que tout à commencé : aujourd’hui, cela fait trois mois que nous sommes en ligne et nous avons 28 000 abonnés.

Sont-ils tous Hollandais ?

Nous avons des visiteurs qui viennent du monde entier, mais la plupart de nos abonnés sont Hollandais, oui, car le journal est en hollandais. Des Belges flamands nous lisent aussi.

Un million de dollars en huit jours, c’est exceptionnel…

Précisément, 1,7 millions de dollars.

Encore mieux ! Comment expliquez-vous un tel engouement autour de votre projet ?

D’abord, les journalistes qui nous ont soutenus et qui ont soutenu le journal et y travaillent aujourd’hui ont eu un rôle : certains sont très connus. Les gens savent qu’ils sont bons et je pense que nous avons les meilleurs jeunes journalistes qui travaillent pour nous. Cela a suscité un grand intérêt. Plusieurs avaient déjà une large audience personnelle, sur Twitter ou Facebook. Ensuite, les gens ont été intéressés parce que ce que nous souhaitions faire était vraiment différent de ce qu’ils pouvaient trouver à la télévision ou dans la presse. Nous ne voulions pas répéter quelque chose qui existait déjà.

« Chez nous, l’auteur est aussi important que l’article. Vous pouvez être guidé par l’information, mais aussi par la personne derrière cette information. »

Le journalisme traditionnel que vous lisez un peu partout commence à lasser les gens. L’idée que nous allions faire un média plus profond et plus recherché a été appréciée par les lecteurs. L’intégrité a joué un grand rôle aussi : beaucoup d’agences de presse sont aujourd’hui fondées sur la maximisation des profits et sur l’identification des cibles commerciales. Elles se demandent tout le temps si elles ont généré assez de clics ou eu assez de public. Bien sûr, nous avons besoin de faire du profit pour durer, mais la maximisation du profit n’est pas notre objectif. Cet aspect déontologique du journalisme est en train de disparaître en Hollande. Beaucoup de gens ont été conquis par l’idée d’un retour aux fondements du journalisme.

Et que nous dit d’ailleurs le succès de De Correspondent sur l’état de la presse aux Pays-Bas ?

S’il nous dit quelque chose, c’est plutôt ce qu’il manque aux médias. Pas seulement en Hollande d’ailleurs, mais à l’échelle mondiale. Je pense qu’il manque une sorte de franchise et un certain caractère aux médias. La plupart du temps, quand vous entendez ou lisez une actualité, celui qui l’écrit importe peu. Prenons un article sur la Syrie par exemple : cela ne change rien s’il s’agit d’un actualité télévisée ou d’un traitement par l’un ou l’autre des journaux. C’est à peu près toujours la même chose. Un journal généraliste rendra l’information plus simple, un journal spécialisé fera un article un peu plus intelligent, mais l’histoire derrière est la même. Chez nous, l’auteur est aussi important que l’article. Vous pouvez être guidé par l’information, mais aussi par la personne derrière cette information. Si l’on souhaite généraliser cette leçon, on pourrait dire que l‘incarnation dans le journalisme aide véritablement. Nous ne mettons pas la personnalité de nos auteurs avant l’information, nous la mettons sur le même plan. Le problème dans le journalisme classique, c’est qu’elle n’a aucune importance. Cette espèce d’objectivité est un problème : l’information est la même partout, et il manque au lecteur une raison de savoir pourquoi cette information est importante pour lui, pourquoi il devrait s’intéresser à telle ou telle chose qui se produit dans le monde. Si je vous dis simplement : « Des choses se passent » sans y mettre une once de personnalité, cela devient très difficile pour vous de vous rapporter au monde sur le mode de la compassion.

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La presse en Hollande
Crédits : Apdency

Le journalisme que nous faisons invite à cette compassion et je pense que c’est l’un des objectifs du journalisme. La personne derrière l’article est très importante. Je n’ai jamais cru en l’idéal d’objectivité du journalisme. Je pense que c’est très étrange de ne pas pouvoir exprimer sa fascination ou ses motivations dans un article, parce que ce sont ces deux aspects qui rendent l’article désirable.

Vous êtes-vous inspirés d’autres expériences journalistiques ?

Oui, nous avons plusieurs inspirateurs. L’un d’eux est Jay Rosen, un professeur de journalisme aux États-Unis qui a beaucoup écrit sur le futur de la profession. Il a été très explicite quand il a écrit qu’un journaliste ne devait pas se cacher de faire du journalisme. Une autre inspiration est Joris Luyendijk, un célèbre journaliste et auteur hollandais qui écrit maintenant pour le Guardian. Il a dit que ce que pouvait faire de mieux un journaliste, c’était de partager sa courbe d’apprentissage avec ses lecteurs. L’idée derrière cela, c’est que la plupart des gens ne sont pas experts dans la plupart des domaines. Si je lis un article sur la finance, je ne vais pas y comprendre grand-chose. Le réflexe d’un journaliste, c’est de lire tout ce qu’il trouve sur un sujet et d’écrire son article ensuite. La plupart de ces papiers sont trop compliqués pour beaucoup de lecteurs ou pas assez intéressants. Luyendijk est allé explorer le secteur financier à Londres sans connaître quoi que ce soit au sujet et il a partagé son apprentissage sur internet : les gens ont pu le suivre dans cet apprentissage. Il a commencé par des choses simples et est allé interviewer des banquiers, des traders etc. : à chaque fois qu’il apprenait quelque chose d’essentiel, il le partageait. Ce qui est très intéressant avec cette méthode, c’est qu’en tant que lecteur, nous pouvons le rejoindre dans son apprentissage quel que soit notre niveau. Si vous n’y connaissez rien, il vous suffit de commencer par ses premiers articles ; si vous vous y connaissez un peu, vous irez directement au milieu de sa chronologie ou à la fin. La plupart des articles dans le journalisme classique sont pensés pour « le plus grand nombre » : résultat, celui qui en sait beaucoup ne trouvera rien d’intéressant, et celui qui en sait peu ne va probablement pas comprendre. Sur De Correspondent, nous essayons d’écrire des articles et de les prolonger, de les poursuivre, pour que les lecteurs qui suivent un de nos journalistes en apprennent de plus en plus.

NRC Next

Qu’avez-vous retenu de votre expérience de rédacteur en chef au NRC Next ?

La chose la plus importante que j’ai apprise en tant que rédacteur en chef, c’est que les journalistes avec qui je bossais étaient beaucoup plus intéressants quand je leur parlais et qu’ils me racontaient leurs expériences que les articles que l’on trouvait dans le journal. J’ai découvert que ce que produisaient ces gens n’étaient pas aussi bon qu’eux : il y avait comme un paradoxe. Je pense que cela tient à la façon dont nous traitons de l’actualité. La plupart de la production journalistique est produite dans la vitesse : quelque chose se passe et quelqu’un souhaite qu’un journaliste écrive un article sur cette chose. Puis l’article est écrit, et voilà, fin de l’histoire. À NRC Next, nous ne laissions pas suffisamment de latitude aux journalistes pour décider de ce qui était important. Nous avions un planning éditorial et quand je demandais à mes journalistes ce qu’ils en pensaient, ils trouvaient toujours des sujets qu’ils estimaient plus importants. Si l’on donne aux journalistes les plus passionnants la liberté de décider quel sera leur planning éditorial, on aboutit à un journalisme plus intéressant.

Quelles sont les spécificités de votre modèle économique ?

Je trouve cette question très intéressante, parce que le fondement de notre modèle économique tient en une phrase : « Vous devez toujours avoir plus d’argent que ce que vous prévoyez. » Après, ce n’est pas très compliqué. Vous devez trouver un produit ou un service pour lequel les gens seront prêts à payer, donc il doit être original et différent des autres produits ou services. Surtout dans le domaine de l’actualité, où la plupart des publications sont gratuites.

« Nous avons également décidé de ne pas afficher de publicité. La raison principale, c’est que nous préférons rester au plus proche du service que nous proposons, c’est-à-dire faire du bon journalisme. »

Si vous parvenez à créer un tel produit, les gens apprécieront de le payer un prix raisonnable. La plupart des lecteurs comprennent que les bons articles et le bon journalisme coûtent de l’argent, ils sont donc plus que disposés à payer pour une telle chose. D’un autre côté, il faut rester prudent et ne pas dépenser plus d’argent que ce dont on dispose. Nous avons également décidé de ne pas afficher de publicité. La raison principale, c’est que nous préférons rester au plus proche du service que nous proposons, c’est-à-dire faire du bon journalisme pour des lecteurs intéressés. Si l’on propose des espaces publicitaires, on a d’un coup un deuxième produit : l’audience, que l’on doit vendre aux entreprises. Dès lors, comme nous n’avons pas de publicité, nous pouvons nous concentrer sur ce que les clients souhaitent véritablement et ce pour quoi ils ont payé. Je pense que c’est quelque chose de très important : il est impératif de savoir ce que l’on vend et à qui on le vend.

Le financement participatif vous assure-t-il une indépendance éditoriale et financière totale ?

Oui, c’est une bonne façon d’acquérir son indépendance, parce que si vous ne le faites pas avec le crowdfunding, alors vous avez besoin soit de prêts, soit d’investisseurs. Et bien sûr, la plupart des investisseurs veulent autre chose que du journalisme de qualité. Ils veulent du journalisme de qualité, mais ils veulent aussi faire des profits. La plupart du temps ils veulent de plus en plus de profits. Et alors vous travaillez pour une toute autre sorte de patron. On a commencé avec 15 000 puis 18 000 abonnés. On pouvait leur dire : « Okay, vous nous payez, vous nous donnez la liberté de faire quelque chose de bien, vous nous avez fait confiance – ils n’avaient pas payé pour un produit parce que le produit n’était pas encore là – et nous, de façon aussi indépendante que possible, nous vous récompenserons pour votre confiance en vous livrant le meilleur produit possible. » Cette façon de se faire financer aide vraiment à ne pas être dépendant d’autres intérêts, extérieurs à l’intérêt journalistique.

Considérez-vous tout de même vos « mini investisseurs » comme des gens qui voudront quelque chose en retour ?

« Notre plus grand défi, c’est de donner envie aux gens de payer l’année prochaine pour quelque chose qu’ils connaîtront. »

Oui, bien sûr, mais c’est un peu différent, dans le sens où ces 18 000 personnes qui nous ont aidés à démarrer n’ont pas payé pour quelque chose qui existait déjà. Ils ont payé pour quelque chose qu’ils voulaient que l’on fasse, ils ont payé pour la promesse d’un certain produit. Donc ce n’est pas traditionnel, dans le sens où, quand je vais au supermarché, je paie pour quelque chose qui est déjà là. (Rires.) Ce n’est pas ce que ces gens ont fait. Notre plus grand défi, c’est de leur donner envie de payer l’année prochaine pour quelque chose qu’ils connaîtront. Donc on espère qu’ils aimeront vraiment ce qu’on a fait, et qu’ils voudront prolonger leur abonnement.

Le renouveau de la presse aux Pays-Bas

Il vous faudra leur prouver que vous aviez raison, en somme.

Oui, tout à fait. On leur a prouvé qu’on avait eu une bonne idée, maintenant il faut qu’on leur prouve qu’on a le bon produit.

La situation de la presse aux Pays-Bas est peu connue en France : pouvez-vous dire à l’aune de votre expérience que la presse numérique a mis fin à la presse papier ?

On a ce problème ici, oui : les journaux et les magazines déclinent, certains déclinent même assez rapidement. Je ne pense pas que les journaux survivront, parce qu’en fin de comptes, la distribution de ces journaux va devenir trop chère. Nous sommes un petit pays donc les coûts sont assez faibles, mais même en Hollande certaines parties du pays ne reçoivent pas la presse parce que c’est trop coûteux. Avec la presse numérique, il y a cet énorme avantage de pouvoir atteindre le public n’importe où, grâce à un seul clic. Cela aboutira à la migration en ligne de tous les journaux, mais c’est un procédé assez lent. Je ne sais pas comment c’est en France, mais nous avons une grande variété de journaux. Leur plus gros problème est que leur lectorat est de plus en plus vieux. Ici, le lecteur de journal papier lambda a soixante ans.

Oui, c’est à peu près la même chose ici.

Rob Wijnberg a choisi l’illustration
Crédits : De Correspondent

Donc dans vingt ou vingt-cinq ans, il est possible qu’ils soient tous morts. Les jeunes lecteurs n’achètent pas vraiment de journaux, ils vivent sur internet. Peut-être le week-end, quand on a acheté un livre, on va le lire loin du web, mais la plupart du temps on lit sur internet.

Est-ce que la presse est financée par l’État aux Pays-Bas ?

Certaines parties de la presse, oui. Nous avons un réseau de télévision publique assez fourni. Donc cette partie-là est financée par l’État, mais les journaux et les magazines ne le sont pas.

Et en quoi pensez-vous que la presse numérique est meilleure, au-delà du confort et de l’accessibilité ?

On peut raconter des histoires de beaucoup de façons. Grâce à la vidéo, à l’audio, avec des séries de photos etc., c’est multidimensionnel, si on compare cela au papier. Sur internet il y a des tas de possibilités. Mais au-delà de ça, je pense qu’il y a un avantage encore plus grand à la presse numérique : c’est très facile de se mettre en relation avec le lectorat. Non seulement les gens peuvent laisser directement des commentaires, mais ils peuvent aussi donner des sources, partager leur savoir, leur expérience. Notre plus grand but est de construire une plateforme où toutes sortes de gens peuvent partager leur savoir spécifique et leurs expériences – de façon à ce que le journalisme ne soit plus seulement l’acte d’envoyer mais aussi celui de recevoir de l’information, de façon plus aisée. Disons qu’on veuille écrire sur l’éducation et que 200 abonnés travaillent dans une école ou sont professeurs, etc. : ils peuvent nous en dire bien plus sur l’éducation qu’un seul journaliste. Cette interaction à deux sens est très importante. Une des raisons pour lesquelles on a choisi ce nom est à cause du mot « correspondant » : on correspond avec les journalistes. C’est presque impossible avec la presse papier ou la télévision.

Votre nom est aussi international : il signifie la même chose en français ou en anglais. Prévoyez-vous d’étendre vos activités ?

Oui, et il y aurait deux avantages à cela. Le même concept (des journalistes experts avec leurs groupes de followers) pourrait marcher n’importe où parce que tous les pays ont un groupe de « meilleurs journalistes » – certains sont connus, d’autres sont talentueux et jeunes. Donc si on les met ensemble, cela pourrait fonctionner dans n’importe quel pays. La deuxième chose c’est que si on les met ensemble, on pourrait lier toutes ces plateformes et avoir un réseau de correspondants.

« Nous essayons d’écrire des papiers qui sont très urgents et très intéressants aujourd’hui, sur des événements actuels, mais qui seraient tout de même intéressants à lire la semaine prochaine. »

Disons qu’avec une plateforme de correspondants en France, si la politique française m’intéresse, pourquoi est-ce que je lirais un journal hollandais à ce sujet ? Je préfère lire le meilleur journaliste politique français sur la politique de son pays, sur ma plateforme, plutôt qu’un journaliste hollandais. Donc notre rêve serait que, en tant que membre du Correspondent, on puisse sélectionner les meilleurs journalistes partout dans le monde et les suivre dans leur parcours. Mais c’est un objectif à long terme. (Rires.)

Quel rapport y a-t-il entre les pensées de Nietzsche, de Kant et de Platon, que vous rassemblez dans vos livres, et votre conception du journalisme ?

Ce sont des philosophes très différents. La philosophie aborde surtout des questions qui sont là pour toujours : la vérité, la beauté, etc. Ces questions ne trouvent jamais une réponse définitive. Elles durent toute une vie, et même au-delà. Le journalisme touche au présent : aujourd’hui, cette semaine, qu’est-ce qui est en train d’arriver, au moment même où l’on parle ? Les deux ont des avantages. Les gens demandent toujours : quel usage puis-je faire de la philosophie dans ma vie quotidienne ? Comment est-ce que la philosophie m’aide au jour le jour ? Le journalisme a l’inconvénient d’être intéressant aujourd’hui mais oublié demain. Si on lie les deux ensemble, si on prend un peu de la valeur éternelle de la philosophie et qu’on l’attache à la valeur quotidienne du journalisme, alors on obtient un mélange qui fait que le journalisme dure un peu plus longtemps. Nous essayons d’écrire des papiers qui sont très urgents et très intéressants aujourd’hui, sur des événements actuels, mais qui seraient tout de même intéressants à lire la semaine prochaine ou même le mois prochain. Et ce point de vue sur le journalisme, oui, vous avez raison, je le tire de la philosophie.


Couverture : portraits des journalistes de De Correspondent / Rob Wijnberg, Janus van den Eijnden .