La chevelure au vent et le visage doré par les derniers rayons du soleil, témérairement perché sur la proue du Titanic, Leonardo Di Caprio susurre des mots doux à l’oreille d’un porg, qui se tient apeuré devant lui, bouche grande ouverte et ailes écartées à la manière du Christ Rédempteur. « My porg will go on », titre l’auteur de ce surprenant montage. Une vision absurde qui n’étonnera plus personne, alors que ce type de scène est devenu viral depuis le dévoilement par Disney, le 9 octobre dernier, de la bande-annonce officielle de Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi.
De grands yeux noirs de biche, le pas mal assuré d’un bébé pingouin et un cri strident que l’animal laisse échapper du cockpit du Faucon Millenium. En deux courtes secondes, les porgs ont fait une entrée triomphale dans l’univers Star Wars, déchaînant sur la Toile des réactions passionnées. La « Porgmania » est lancée, fondée sur ce préjugé quasi-universel selon lequel le « mignon » est forcément associé au « gentil ». Peu probable en effet que cette petite créature soit un dangereux criminel. Pour autant, on ignore tout ou presque d’elles et du rôle qu’elles joueront dans le film. Ce qui ne les empêche pas d’être un des outils marketing phares préparant la sortie du huitième volet de la saga, le 15 décembre prochain. Mais comment, parmi la multitude de personnages et de créatures qui peuplent la galaxie Star Wars, leurs créateurs réussissent-ils (ou pas) à susciter chez le spectateur une véritable passion ?
Il était un porg
Encombré par ses grosses pattes poilues, Wicket Warrick avance pataud dans la forêt, une malheureuse cagoule rapiécée en guise de couvre-chef, lorsqu’il tombe soudainement sur une jeune femme endormie. Intrigué, il tâte du bout de sa lance plus grande que lui le corps inerte de la princesse Leia Organa, qui vient de s’écraser sur la lune forestière d’Endor. Titillée par la pointe qui lui chatouille le ventre, elle se réveille dans un sursaut qui fait reculer d’un bond l’ersatz d’ours au petit nez retroussé. Sans crainte aucune, la princesse tente de vaincre la méfiance de son interlocuteur à fourrure en lui proposant une friandise.
Sautillant comme il peut sur ses petites pattes, Wicket s’empare du bonbon en poussant quelques jappements aigus et le fourre fébrilement dans sa bouche. La jeune femme réussit finalement à engager un semblant de dialogue avec la créature, lorsque les deux nouveaux amis sont attaqués. Après avoir mis leurs assaillants hors d’état de nuire, le nounours saute d’un rondin dans les bras de la princesse, et les deux compères repartent main dans la main, Wicket se dandinant maladroitement et trébuchant sur chaque fougère qu’il croise. Wicket Warrick est le premier Ewok apparu à l’écran dans Star Wars, en 1983 : ces drôles d’ours en peluche vivants, vêtus de guenilles et décorés d’ossements et de plumes, vivent dans la forêt où ils chassent et cueillent, munis de massues, de couteaux, d’arcs et de flèches. Mammifères humanoïdes à l’odorat développé, friands de musique et de danse, astucieux et curieux mais surtout couverts d’une fourrure aux couleurs chatoyantes, ces créatures ont tout pour plaire et pourtant, elles nourrissent depuis trente ans des débats entre ceux qui les adorent et ceux qui les haïssent. Car pour une partie de la communauté des fans de Star Wars, les Ewoks n’avaient pas leur place dans la mythique trilogie initiale, dont ils ne sont, selon eux, qu’un produit marketing.
Il faut reconnaître qu’avant les Ewoks, les premières créatures prévues pour peupler la lune forestière d’Endor étaient moins sympathiques : les Yuzzums, grands et maigres, étaient peut-être plus adaptés à affronter les forces l’Empire que cette bande d’oursons courageux, que certains considèrent comme le point de départ de la « ruine » de Star Wars. « Ils étaient peut-être trop mignons », s’interroge aujourd’hui leur créateur, Joe Johnston. Pour Jake Lunt Davies, artiste travaillant sur les nouveaux films de la franchise et créateur des porgs, l’erreur des Ewoks était peut-être de ne pas être adaptés à tous les âges. « Un enfant de dix ans qui découvrait Star Wars en 1977 trouvait cela extraordinaire, même chose à 12 ans lorsqu’est sorti L’Empire contre-attaque. Mais à 14 ans, lorsque arrive Le Retour du Jedi, les Ewoks ne sont plus tout à fait aussi cool. Cela dit », s’empresse-t-il d’ajouter, « on oublie souvent que les Ewoks sont assez féroces : ils sont prêts à tuer et manger Luke et Solo ! »
L’introduction de personnages destinés à alimenter le marché parallèle de la légendaire série n’est pas un fait nouveau, et ça n’a pas toujours marché. Seize ans après les Ewoks a surgi Jar Jar Binks, un Gungan de la planète Naboo, inspiré à George Lucas par le chien Dingo. Jovial, influençable et naïf – même carrément simplet –, Jar Jar est facilement sujet à des crises d’angoisse et fait montre d’une touchante maladresse. Du moins, c’était le but originel de ce sidekick gaffeur, qui n’a pas fait rire grand monde. Après une brève apparition dans le troisième épisode de la « prélogie », il s’est définitivement éclipsé sans que personne ne cherche à le retenir, lui et son merchandising repoussant. Il en est allé différemment avec le droïde BB-8, héritier de R2D2 et également créé par Lunt Davies. Avec sa tête en dôme et son corps en boule, il ressemble effectivement à des B et un 8. « Je l’ai nommé BB-8 parce que c’est presque une onomatopée. Quand je le regardais, je voyais un 8, évidemment, et puis deux B », racontait le réalisateur et producteur J.J. Abrams au moment de la sortie de Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force. Il ne lui manque peut-être qu’un pelage soyeux pour être complètement craquant.
À la demande de Disney, c’est le fabricant de jouets programmables et télécommandés Sphero qui en a conçu une des versions commerciales miniatures. C’est à son succès que devront succéder les porgs des Derniers Jedi. D’après leur créateur Jake Lunt Davies, ils ont été inspirés au réalisateur du film Rian Johnson par les macareux, ces petits oiseaux marins de l’Atlantique Nord au bec arrondi et coloré, qui peuplent l’île de Skellig Michael, en Irlande, où de nombreux plans du dernier volet ont été tournés. « Johnson a dû se dire qu’il fallait trouver le moyen de les intégrer à l’histoire, puisqu’ils seraient inévitablement en arrière-plan », suppose le designer. Habitants de l’île d’Ahch-To, où Rey et Luke se rencontrent à la fin du Réveil de la Force, les porgs sont capables de voler, et consacrent visiblement leur vie à fabriquer des nids pour leurs petits, les « porglets ». S’ils font montre d’une grande curiosité face aux rares visiteurs de l’île, Lunt Davies invite néanmoins à la méfiance : « Je pense qu’ils sont gentils, mais ils ont des dents très pointues. Ça ne m’étonnerait pas qu’ils puissent aussi se montrer féroces : ils pourraient bien vous mordre les doigts, par exemple. »
Il y a donc fort à parier que leur rôle sera mineur dans la narration, mais que leur mignonneté fera vendre. Et c’est déjà le cas, puisque quelques semaines seulement après leur première apparition fin juillet sortait le premier jouet à l’effigie des porgs, une peluche interactive et douce qui pousse d’agaçants couinements. Depuis sont sortis les mugs, les figurines, les t-shirts, les coussins, les robes, les porte-clés… et ce des mois avant la sortie du film.
Des poils et du Velcro
Joe Johnston n’avait pas la trentaine quand il a commencé à designer pour Star Wars. Cet Américain, depuis devenu réalisateur, producteur de cinéma, directeur artistique et écrivain, ignorait tout de l’aventure dans laquelle il allait s’embarquer en répondant à l’annonce placardée sur la porte du département Design de l’université d’État de Californie à Long Beach. L’affichette proposait un travail de designer pour un film de science-fiction, à Van Nuys, en Californie. « À l’époque, je travaillais pour une agence de design, mais mon boulot était à une heure et demie de chez moi », se souvient-il. « Saisir cette opportunité allait me faire accessoirement gagner trente minutes de transports. Le salaire était le même, 300 dollars par semaine, et j’ai été le seul à postuler. » Un film dont le titre n’évoquait rien à personne à l’époque, Star Wars. Dans les bureaux de la division artistique d’Industrial Light and Magic (ILM), Johnston se met alors mis à dessiner, muni de feutres, d’un stylo technique Rapidograph, de marqueurs de couleur et de crayons Prismacolor. Il n’y a que le fameux Faucon Millenium qu’il ait inventé chez lui. « Pour la phase de design entière et pour les trois films de la trilogie originale, le processus était le même. George décrivait un personnage en fonction de ce qu’il allait faire dans l’histoire. De temps en temps, il faisait des suggestions sur son apparence, mais généralement il voulait qu’on lui propose une dizaine de projets différents, pour finalement en choisir un ou deux et nous dire d’approfondir ces idées. »
Leur nom aurait été inspiré à George Lucas par la tribu native américaine des Miwoks.
Pour Joe, l’essentiel était de faire en sorte que tous les personnages semblent issus du même univers, avant de les rendre cool, dynamiques ou sympathiques : la cohérence passait avant tout. Pour cela, il préférait opter pour la simplicité, en évitant le processus de stylisation, et en embauchant uniquement des illustrateurs forts d’une compréhension concrète du design. Pour ces raisons, considère-t-il, « les designs de la trilogie originale font partie d’une seule famille de design, dont les caractéristiques valent dans un contexte spatial et temporel spécifique ». Au fur et à mesure qu’il faisait évoluer le scénario, les idées de George Lucas pouvaient changer, comme l’illustre le cas des Ewoks qui ont changé maintes fois d’aspect. « George a réalisé que le design du projet initial impliquerait certains effets spéciaux ou visuels pour leur donner vie sur grand écran, il a donc fini par opter pour ces petites créatures velues. Il voulait qu’ils ressemblent à des guerriers ours en peluche. » Ils seront finalement baptisés Ewoks, sans qu’on sache vraiment pourquoi. Joe Johnston soupçonne qu’il ait été influencé par une tribu native américaine de Californie du Nord, répondant au nom de « Miwok ».
Une fois ses designs finalisés, Joe les envoyait au « creature shop » des studios EMI, au Royaume-Uni, où les personnes chargées de façonner créatures et costumes faisaient de ses croquis en deux dimensions des réalités en 3D, avec les moyens de l’époque. C’est peut-être, suppose le designer, l’autre raison pour laquelle les Ewoks ont tant divisé : ce n’était en réalité que des petites personnes en costume. « De temps à autre, on aperçoit même les bandes Velcro dans le dos. Mais étant donné l’avancement des effets visuels à l’époque, c’était la seule manière de créer une armée de petites créatures à fourrure. »
De son côté, sa principale préoccupation était de les « rendre différents les uns des autres en leur donnant des couleurs de fourrure distinctes, des couvre-chefs ou des accessoires différents, car ils avaient tous la même taille et la même forme, et leurs visages étaient très semblables ». La division artistique n’était en revanche aucunement impliquée dans la phase marketing, assure-t-il, ni dans la conception des jouets et produits dérivés.
~
Une trilogie de films et près de trente ans séparent les créations du père des Ewoks et celles du papa des porgs. Si la technologie a bien évolué depuis, mais la phase de design est sur le fond la même, que George Lucas ou Rian Johnson soit aux manettes. L’accent british et la voix rieuse, Jake Lunt Davies est le principal responsable de la Porgmania. Il rejoint l’aventure Star Wars en 2013 après un coup de fil de Neal Scanlan, l’actuel superviseur des effets spéciaux liés aux créatures (Creature FX) sur la franchise. Les deux designers avaient déjà travaillé ensemble entre 1999 et 2006, avant de se perdre de vue. « Nos itinéraires professionnels ont divergé et nous ne nous étions pas parlé depuis cinq ans lorsqu’il m’a appelé en juin 2013, pour me demander si je voulais intégrer son équipe sur Star Wars », raconte Jake Lunt Davies. Une opportunité qu’il a immédiatement saisie. Il a bientôt rejoint son acolyte pour préparer Le Réveil de la Force et n’a plus quitté le navire depuis. Le Creature FX Department de Star Wars est une véritable ruche, qui compte entre 80 et 120 membres en moyenne, qui s’activent pour inventer, créer, dessiner, sculpter, peindre, habiller les nouveaux personnages qu’imaginent les quatre artistes-concepteurs dont fait partie Jake Lunt Davies. Rian Johnson arrive avec des idées souvent bien arrêtées de personnages, et les expose aux quatre designers, qui bûchent alors sur une multitude de propositions, parmi lesquelles le cinéaste choisit une ou deux options et leur demande d’approfondir.
Selon l’importance de la créature et les exigences qu’en a le réalisateur, le processus est plus ou moins long. « Pour designer les porgs, j’ai fait une quantité d’essais phénoménaux. Finalement, je me suis inspiré de trois animaux : les macareux, des petits chiens drôles, et des phoques », dit-il. Une fois le dessin du personnage abouti vient la concrétisation du projet : les sculpteurs proposent une sculpture, qui est à son tour approuvée ou non par les artistes et le réalisateur, puis des spécialistes de la mécanique et de l’électronique se chargent de la partie ingénierie pour les mettre en mouvement. Des costumiers se chargent de les vêtir, et pour certaines créatures ayant des formes moins humaines, il y a un processus de fabrication spécifique à ces gros corps. Les marionnettes sont ensuite confiées à des peintres qui se chargent de les colorer. « Pour les porgs, nous avions une équipe de 12 ou 15 filles qui se chargeaient uniquement des cheveux, des porgs et de Chewbacca notamment: elles ajoutaient un à un les cheveux sur la tête des marionnettes », raconte Lunt Davies. Ce n’est qu’après toutes ces étapes que le public peut enfin fondre devant les pingouins imaginaires qui surgissent au détour d’un trailer.
Attracteurs étranges
« La Silicon Valley est inutile si elle ne dédie pas immédiatement l’intégralité de ses ressources à la création génétique de cette chose pingouin mignonne de Star Wars », tweete un fan le 10 octobre. Des chats aux pandas, le web raffole des créatures mignonnes, et les porgs ne font pas exception. Si l’intrusion du chou dans Star Wars ne fait pas l’unanimité chez les fans de la saga, les réseaux sociaux sont instantanément tombés amoureux de ces nouvelles créatures – y compris les plus indifférents à la tragédie intime des Skywalker. Le petit pingouin aux grands yeux en soucoupe et à la bouche entrouverte est d’ores et déjà intégré à toutes sortes de memes qui inondent les fils d’actualité Facebook. Il n’est désormais plus rare de croiser un porg qui pousse Le Cri de Munch, ou qui arbore la tignasse blonde de Donald Trump. Autant d’images violentes soudainement neutralisées par la mignonneté de la créature. Mais d’où lui vient cet étonnant pouvoir ? Pour Oriana Aragón, professeure de psychologie du consommateur à l’université de Clemson, en Caroline du Sud, la perception du mignon a quelque chose d’universel. « Apporter confort, soin et nourriture à ce que l’on trouve mignon est une tendance qu’on retrouve dans l’ensemble de l’espèce humaine », explique-t-elle.
Certains éléments participent tout particulièrement du caractère mignon d’une chose ou de quelqu’un, poursuit-elle. « Le facteur principal est ce qui évoque la petite enfance. Il y a des indices auditifs d’enfance, comme le roucoulement ou le rire d’un bébé, et des indices olfactifs qui rappellent leur odeur, que beaucoup trouvent irrésistible. Mais les indices les plus forts sont avant tout visuels. » En se basant sur la théorie du zoologiste Konrad Lorenz, développée en 1971, elle détaille les critères physiques qui rendent une créature mignonne à nos yeux : « De grands yeux, de petits mentons, de grosses joues, des formes arrondies et une tête grosse par rapport au corps : ce sont autant de caractéristiques physiques propres aux nourrissons, qui jouent clairement dans l’évaluation du mignon. » Une démarche maladroite peut également entrer en ligne de compte, à l’instar du pas hésitant de Wicket Warrick.
À tous ces aspects, nous répondons par l’affection, estime Sookyung Cho, chercheuse à l’université Northeastern du Kentucky et spécialiste en information visuelle, sans distinction d’âge ni de culture : seule la manière d’exprimer cette affection peut varier. Si ces créatures nous semblent vulnérables, nous aurons le désir de les protéger, comme on cherche à protéger sa progéniture. Leur vision provoque également une forme de plaisir, au même titre que déguster un bon repas. Sa fragilité nous assure en outre que la créature mignonne est inoffensive, ce qui nous encourage à l’associer si ce n’est à la gentillesse, du moins à la naïveté et donc à l’incapacité de faire du mal.
Ce penchant universel est naturellement utile aux designers de personnages animés lorsqu’ils les conçoivent. « On ne sait jamais si un personnage sera aimé par le public, mais on peut avoir une assez bonne idée de l’effet qu’il fera en fonction de notre première réaction », explique Joe Johnston. « Il est important qu’un personnage exprime des émotions qui font écho chez l’humain, pour permettre au public de s’identifier et de s’engager aux côtés du personnage. Certains personnages sont irritants parce qu’ils n’ont rien d’humain. » « La source d’inspiration la plus évidente, ce sont les bébés », confirme Lunt Davies. « Mais le plus important, me semble-t-il, pour rendre un personnage attachant, c’est la simplicité du design. » Les deux artistes s’entendent cependant pour dire que l’aspect visuel de la créature ne fait pas tout. Dans le cas des Ewoks, tous ne sont pas sympathiques, observe leur créateur. Le plus attachant est sans conteste Wicket Warrick, mais c’est davantage du fait de la performance de l’acteur dans le costume (Warwick Davis) que du design initial du personnage. « Ce n’était facile pour aucun des artistes d’être expressif, étant donné les limites des costumes », se rappelle-t-il. « Ils devaient comprendre le langage du corps pour exprimer des émotions basiques. »
Quant au concepteur des porgs, il se dit toujours inquiet de la réaction du public. « Quand j’ai créé les porgs, je me suis demandé si je serais fier ou si je finirais par avoir honte de ces créatures », confie Jake Lunt Davies. Jusqu’ici, il est rassuré par les réactions du public face à son nouveau bébé, mais il sait que si les porgs sont agaçants dans le film, ils perdront immédiatement l’estime des fans. Comme Jar Jar Binks, qui avait l’air sympathique sur le papier mais dont le rôle a tourné à la catastrophe. « Je suis assez confiant, je ne pense pas qu’ils répéteront l’erreur de Jar Jar », conclue l’artiste en riant. Dans le cas contraire, il restera toujours l’argent des mugs.
Couverture : Chewbacca et un porg. ( The Walt Disney Company/Entertainment Weekly)