La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a indiqué dans une lettre adressée au conseil municipal de la ville vouloir interdire les coffee shops aux touristes, et réserver la consommation de cannabis aux seuls Néerlandais. Elle souhaite ainsi mieux contrôler la consommation de stupéfiants dans la ville, rapportait le Daily Mail le 12 avril.
En souhaitant interdire l’accès des coffee shops d’Amsterdam aux touristes, la maire de la ville Femke Halsema tente un pari osé, compte tenu de l’activité que génèrent les flux de consommateurs de cannabis qui viennent visiter la ville. Pourtant, une telle mesure est selon elle « nécessaire » pour que la municipalité conserve son emprise et son contrôle sur le marché des coffee shops, qui sont de plus en plus nombreux. Ceux-ci posent effectivement certains problèmes, car ils ont fait d’Amsterdam la capitale européenne du cannabis devenue, selon Halsema, plus sujette à la grande criminalité. « Il existe une interdépendance inquiétante entre le commerce des drogues douces et celui des drogues dures : l’argent du commerce lucratif du cannabis trouve facilement son chemin vers les drogues dures », a-t-elle indiqué. Elle souhaite ainsi que les coffee shops ne puissent vendre de cannabis qu’aux personnes enregistrées aux Pays-Bas, condition « indissociable » selon elle de tout assouplissement ultérieur des politiques sur le cannabis.
La revendication n’a évidemment pas fait consensus, notamment auprès des commerçants de la ville. Selon une étude publiée par le bureau Breuer & Intraval, une telle mesure aurait de graves conséquences financières pour les coffee shops d’Amsterdam. Ce sont effectivement plus de trois millions de touristes étrangers qui se rendent dans les coffee shops de la ville chaque année, et l’étude indique qu’une telle réduction de la demande impliquerait la fermeture d’une centaine des 166 coffee shops que compte actuellement la ville. De nombreuses boutiques risquent donc d’être contraintes à ne pas respecter la législation en continuant de vendre du cannabis aux touristes, si elles souhaitent éviter la faillite. Enfin, les dealers de rue pourraient probablement tirer leur épingle du jeu en continuant de vendre leurs produits aux touristes.
La police et le ministère public d’Amsterdam ont néanmoins balayé ces arguments, et restent convaincus qu’une telle mesure demeure « la meilleure pour rendre le marché du cannabis gérable ». Femke Halsema devra malgré tout s’attendre à une confrontation rude avec le conseil municipal lors de la présentation de son plan de mise en œuvre, qu’elle compte dévoiler au cours de l’année.
Source : The Daily Mail