Un Ukrainien de 96 ans faisait partie des derniers survivants des camps de concentration nazis. Il a été tué le 18 mars dans l’explosion dans son appartement de Kharkiv au cours d’une attaque de l’armée russe, indique CNN le 22 mars.
Certains destins sont tragiques ; si Boris Romanchenko a survécu à Hitler, il n’aura finalement pas résisté à Poutine. Trois semaines après la déclaration du président russe qui justifiait son invasion en affirmant vouloir « dé-nazifier l’Ukraine », les services d’urgence régionaux affirment que plus de 500 personnes auraient trouvé la mort à Kharkiv depuis le 24 février. Lors d’une nouvelle attaque ciblée sur un des bâtiments de la ville, le survivant des camps de concentration nazis Boris Romanchenko a été tué. La Fondation des mémoriaux de Buchenwald et de Mittelbau-Dora s’est dite « profondément troublée » par la mort de Romanchenko, lui qui avait « travaillé intensément sur la mémoire des crimes nazis ».
« Nous sommes choqués de confirmer la mort violente de Boris Romanchenko, dont la nièce nous a informés lundi matin qu’il est mort vendredi dernier après qu’une bombe a frappé l’immeuble à plusieurs étages où il vivait à Kharkiv, et que son appartement a été incendié », a indiqué un porte-parole de la fondation des mémoriaux de Buchenwald et de Mittelbau-Dora. « Nous pleurons la perte d’un ami proche. Nous souhaitons à son fils et à sa petite-fille beaucoup de force en ces temps difficiles », ajoute le communiqué.
L’histoire de l’homme de 96 ans aura été marquée par la guerre et ses souffrances. Né en Ukraine en 1926, Romanchenko a été fait prisonnier de guerre par le régime nazi dès 1941, avant d’être déporté à Dortmund en Allemagne pour travailler de force dans une mine. Après avoir tenté de s’échapper, il a été transféré dans les camps de concentration de Buchenwald en 1943, puis Mittelbau-Dora et Bergen-Belsen jusqu’à sa libération par les alliés en 1945. Depuis sa sortie, l’Ukrainien s’était beaucoup investi dans le travail de mémoire des crimes nazis. En 2015, il avait relu le serment que les survivants de Buchenwald s’étaient engagés à suivre à leur libération du camp, qui énonce que « notre objectif est de construire un nouveau monde de paix et de liberté ».
Source : CNN