De minuscules canaux relient la moelle osseuse du crâne à la paroi du cerveau, par lesquels les cellules immunitaires peuvent passer plus facilement en cas d’accident vasculaire cérébral. C’est ce qu’a découvert une équipe de chercheur.se.s en médecine, qui détaille ce fonctionnement dans une étude publiée dans la revue Nature Neuroscience le 17 mars.

Le cerveau étonne toujours et le fonctionnement de ses cellules immunitaires réserve encore pas mal de surprises. Des chercheur.se.s en médecine américain.e.s étudiaient la manière dont le corps réagit lors d’une inflammation cérébrale consécutive à un AVC. Ils ont alors découvert des « tunnels secrets » microscopiques, qui relient la moelle crânienne à la membrane protectrice qui entoure le cerveau. Ces canaux permettraient de transporter d’une manière plus directe les cellules immunitaires du crâne vers le cerveau en cas d’inflammation cérébrale. D’abord observés chez la souris, ces mêmes canaux ont été remarqués avec un diamètre cinq fois supérieur chez l’humain.

« Nous avons commencé à examiner le crâne très attentivement, en le regardant sous tous les angles, pour essayer de comprendre comment les neutrophiles [cellules anti-infectieuses représentant la première ligne de défense de l’organisme] parviennent au cerveau », explique Matthias Nahrendorf, chercheur à l’école médicale de Harvard. « De manière inattendue, nous avons alors découvert de minuscules canaux qui relient directement la moelle à la paroi externe du cerveau. »

Depuis cette découverte, des études approfondies ont révélé que les cellules circulant dans ces tunnels ne proviennent pas de la circulation sanguine, mais directement de la moelle voisine. Les scientifiques déduisent donc que ces cellules ont toujours eu un raccourci vers le cerveau en cas d’AVC, ce qui constitue un élément de compréhension-clé quant aux mécanismes à l’œuvre lors d’une telle attaque. L’inflammation joue effectivement un rôle important dans de nombreux troubles cérébraux, et les médecins comptent sur cette découverte pour mieux comprendre des maladies telles que la sclérose en plaques, dans laquelle le système immunitaire attaque le cerveau.

Source : Nature Neuroscience