Mardi 15 février, la police hondurienne a arrêté l’ancien président du pays, Juan Orlando Hernandez (JOH), pour des faits en lien avec le trafic de drogue, relatait Confidencial le 20 février. Dès son éviction du pouvoir, un tribunal new-yorkais a fait une demande d’extradition pour JOH, accusé de trafic de stupéfiants et d’usage d’armes de guerre pour sécuriser le passage vers le nord de convois de drogue sur le territoire hondurien.
Ironie du sort ou vengeance personnelle ? Le fonctionnaire de police qui a présenté le mandat d’arrestation à JOH n’est autre que Ramon Sabillon, celui-là même que l’ancien président avait licencié cinq ans plus tôt pour avoir arrêté sans son autorisation les frères Valle, liés au cartel de Sinaloa. De retour d’exil au moment de l’inauguration du mandat de Xiomara Castro, le nouveau président, Sabillon en avait profité pour accepter de reprendre la tête de la police hondurienne.
L’année dernière, c’est le frère de l’ancien président, Tony Hernandez, qui a été reconnu coupable et condamné à une peine de prison à vie pour son rôle dans le trafic de drogue. Tony, qui voulait se faire un nom en tant que narcotrafiquant, était devenu un acteur-clé dans le business grâce à l’immense pouvoir que sa proximité avec le président lui avait donné. Il marquait même les ballots de cocaïne de ses initiales…
C’est ainsi au cours du procès de Tony Hernandez et d’autres figures du trafic que le nom de JOH est apparu à de nombreuses reprises comme celui d’un complice patenté. L’ancien président a réfuté ces accusations, pensant que son siège à l’inoffensif Parlement d’Amérique centrale lui conférerait l’immunité, mais sans succès. Avec cette ordonnance d’extradition, le Département de la justice américain affirme avoir assez de preuves pour mettre JOH derrière les barreaux pour plusieurs années. Le Honduras est en liesse.
Source : Confidencial