Pourquoi attendre d’être élu.e pour ne pas tenir ses promesses ? Valérie Pécresse, la candidate LR à l’élection présidentielle, vient de reculer sur une mesure-phare de son programme : sa promesse d’augmenter les salaires les plus bas de 10 %, révèle Le Monde ce 28 janvier. La candidate a été contrainte de revoir à la baisse ses ambitions sous la pression du patronat.
« Augmenter dans les cinq ans les salaires nets inférieurs à 2,2 smic de 10 %. » Avec cette mesure importante, la candidate des Républicains avait réussi à marquer les esprits cet été, d’un geste puissant en faveur du pouvoir d’achat, au beau milieu de la crise sanitaire. « La première dignité, c’est celle de pouvoir vivre de son travail. Pour cela, il faut que le travail paye », avait-elle alors déclaré. Pourtant, cinq mois plus tard, la candidate se retrouve dos au mur, contrainte de reculer sur sa promesse de campagne sous la pression du patronat, qui s’oppose au fait de devoir payer cette augmentation des salaires.
Ce sont 12 millions de Français qui étaient concernés par la mesure. L’État et les entreprises auraient été contraints de débourser 20 milliards d’euros d’allègements de charges pour les salaires inférieurs à 2,2 smic. Selon Valérie Pécresse, cela représentait « 1 510 euros net par an en plus pour un salarié au smic ». Des étoiles dans les yeux des uns, des oursins dans les poches des autres. Ni une ni deux, les entreprises se sont mobilisées contre cette mesure. « Cela n’aurait eu aucun sens de faire payer aux entreprises des hausses de salaire tout en baissant par ailleurs les impôts de production, comme Valérie Pécresse le propose », confie une source patronale au Monde. Finalement, l’équipe de la candidate LR a modifié sa promesse face à la pression.
La nouvelle proposition promet une baisse des cotisations vieillesse financée par l’État dès l’été 2022. Cela permettrait d’augmenter les salaires inférieurs à 2,2 smic de 3 %. Un gain de salaire bien plus modeste et nettement moins marquante. Cette nouvelle proposition coûterait 10 milliards d’euros à l’État, et rien aux entreprises.
Source : Le Monde