Des chercheurs de l’université Tsinghua de Pékin affirment que lors de la célébration du centenaire du Parti communiste chinois cet été, les autorités météorologiques chinoises ont réussi à modifier la météo sur la capitale, révélait le South China Morning Post le 5 décembre.
L’été dernier, des milliers de personnes se sont rassemblées pour une cérémonie commémorative sur la place Tian’anmen, à Pékin. La célébration du centenaire du Parti communiste chinois étant plus que symbolique pour le pays, il était inconcevable pour le régime chinois qu’elle se déroule sous un ciel gris ou pire, un déluge. Dans un tel cas, quoi de mieux que de contrôler la météo ? D’après des chercheurs de l’université Tsinghua, les autorités météorologiques ont réussi à changer la météo afin de dégager le ciel et de réduire la pollution lors de la cérémonie, qui s’est donc déroulée sans encombre dans la capitale chinoise.
La méthode utilisée pour maîtriser le temps est la technologie d’ensemencement des nuages. Elle consiste à envoyer des particules d’iodure d’argent à l’intérieur des nuages afin d’attirer les gouttelettes d’eau. Un procédé connu depuis longtemps, mais particulièrement controversé. L’année dernière, la Chine a annoncé l’étendue de son programme de modification du climat à une zone d’essai de 5,5 millions de kilomètres carrés (soit une surface plus grande que l’Inde dans sa totalité) d’ici 2025. Mais la réalisation d’aussi vastes projets pourrait poser des problèmes graves avec les pays limitrophes de la Chine.
Même si la technologie a déjà été expérimentée par la Chine et d’autres grandes puissances, le test le plus réussi et le plus conséquent se serait déroulé l’été dernier. Le 1er juillet, journée de la cérémonie, la pollution à Pékin est passée de « modérée » à « bonne », et malgré un été particulièrement pluvieux, la pluie est survenue seulement à la mi-journée. Des témoins oculaires disent également avoir observé des fusées lancées dans le ciel depuis les montagnes proches de Pékin.
Cette opération soulève d’importantes questions éthiques, notamment sur l’utilisation militaire potentielle de cette technologie. Ainsi, un pays capable de bousculer la météo pourrait très bien changer le climat d’un pays ennemi. De plus, le manque d’études sur l’ensemencement des nuages ne permet pas de mesurer l’impact de la technologie sur les modèles météorologiques, ou son impact sur le changement climatique.
Source : South China Morning Post