Une équipe de chercheurs britanniques et allemands a mis au point un traitement expérimental contre la maladie d’Alzheimer qui a permis de restaurer la mémoire de souris, rapportait The Telegraph le 15 novembre. Il pourrait même mener à un potentiel vaccin.
Des scientifiques britanniques et allemands de l’université de Leicester ont publié un communiqué dans Molecular Psychiatry qui relate des découvertes très prometteuses. En effet, les scientifiques ont effectué des expériences sur des souris pour tenter de trouver un traitement, et même un vaccin contre la maladie d’Alzheimer. Le traitement cible la protéine bêta-amyloïde, contenue dans le cerveau, qui se déforme et se tronque dès que la maladie neurodégénérative se développe. Ce traitement, décliné en vaccin par les chercheurs, pourrait permettre de réduire la perte des neurones et de la mémoire des malades.
« Nous avons identifié un anticorps chez la souris qui neutralise les formes tronquées de la bêta-amyloïde soluble », explique Thomas Bayer, chercheur au centre médical universitaire de Göttingen et co-auteur de l’étude. Les chercheurs ont également avancé dans la découverte d’un potentiel vaccin : en cherchant une version « humanisée » de l’anticorps (TAP01_04) compatible avec le corps humain, ils ont découvert que la protéine bêta-amyloïde s’était repliée en épingle à cheveux, une forme qui n’avait « jamais été observée auparavant dans la bêta-amyloïde », d’après Mark Carr, co-auteur de l’étude.
« La découverte d’une structure aussi précise a permis à l’équipe de modifier cette région de la protéine pour stabiliser la forme en épingle à cheveux et se lier à l’anticorps de la même manière », précise-t-il dans le communiqué. « Nous pensons que cette forme modifiée de la bêta-amyloïde pourrait potentiellement être utilisée comme vaccin, pour déclencher la production d’anticorps de type TAP01_04 par le système immunitaire du patient. » Les chercheurs ont finalement testé les anticorps ainsi que le vaccin sur les souris. Les deux ont participé à restaurer la mémoire et à reformer les neurones dans les cerveaux des petites bêtes.
« Bien que l’étude n’en soit actuellement qu’à ses débuts, si ces résultats devaient être reproduits dans des essais cliniques sur des humains, ils pourraient être révolutionnaires », indique Mark Carr dans le communiqué. « Cela ouvre la possibilité non seulement de traiter la maladie d’Alzheimer une fois les symptômes détectés, mais aussi potentiellement de vacciner contre la maladie avant l’apparition des symptômes. »
Source : The Telegraph